Rares sont les gosses qui ont passé leur jeunesse à rêver d'être serveur(euse). En fait ça commence toujours par un job de dépannage, et très vite on se retrouve avec quelques années d’ancienneté. Que ça soit le bistro du coin, un bar de nuit, ou même une boîte, tous les serveurs ont le même combat. Voici une liste qui va vous parler si vous êtes dans le service, pour le meilleur et pour le pire :
- Vous ne buvez pas que de la grenadine pendant le service
Que le patron soit ok ou pas avec ce genre de pratique, il est très rare d'être serveur et de ne bosser qu'avec du coca dans les veines. Pendant le service : ça permet de mieux supporter les clients et le rythme. Après : c'est pour décompresser. Et les jours de repos : ben c'est parce que c'est bon la bière bordel... - Lorsque vous dîtes « salut ça va ? » on vous répond « un coca/demi !»
Avant d'être serveur vous faisiez partie de l'espèce humaine, mais c'est trop loin vous ne vous en souvenez plus. Le client, cet enfoiré de roi, n’a pas le temps de se soucier des formalités de la société. Il est sûrement à deux doigts de conclure, et il trouve que ça fait classe de parler avec fermeté aux membres du "petit personnel". Par contre, il trouve toujours le temps de marchander en fin de soirée quand il lui manque 20 centimes pour son demi. - Votre « weekend » à vous est à un moment chelou dans votre semaine
Votre samedi soir à vous c'est le dimanche soir. Du coup c'est super : aucun pote n'est dispo, votre moitié(e) se prépare pour attaquer le lundi en regardant Capital, et tous les bars sont fermés. Rock on ! Faire la fête le dimanche soir, au mieux du mieux, c'est un match de foot avec des gens encore en gueule de bois, ou une soirée déprime dans un bar vide avec une copine chômeuse. - La "pause syndicale" n'existe plus depuis que vous êtes constamment "dans le jus"
Une éternité sans se poser le derche, sans fumer une clope, sans pisser, sans même boire un putain de verre d’eau (et faut vraiment se donner pour avoir envie de boire cette mixture inodore...). Les clients ne savent pas que ça fait 5 heures que vous êtes dedans à fond. Au mieux, ils trépignent, gueulent comme des putois et gueule à qui veut l'entendre "que la prochaine fois ils iront ailleurs". Au pire, ils tentent de tirer une bouteille au comptoir en étant persuadés d'être discrets alors qu'ils ont deux grammes dans chaque bras. En attendant, il faut bien les servir ces cons-là, et si jamais votre vessie fait des siennes : mettez une pince à linge et faites semblant de sourire. - La majorité de votre fric est en cash... et en petites coupures
Ne nous mentons pas, une grosse partie de votre salaire est en liquide. Le black étant à la fois ce qui vous fait vivre et ce qui vous empêche de mettre de côté. Après c’est cool pour se la péter avec une bonne liasse, qui même si elle fait bien dans la poche, car bien épaisse, ne dépasse que très rarement la centaine d'euros. Plein de billets oui, mais surtout des billets de cinq balles. - Le cocktail Red Bull, Clopes, Bière, Café est votre carburant
Le serveur est un animal spécial qui réclame une alimentation spécifique, fait de narcotiques et de gras. Le petit dej est à 12 :00, le déjeuner a 15 :00, et le dîner a 21 :00, et comme il faut toujours manger vite et lourd, ça finit souvent par un bon grec. Le sport ? Pas besoin, vous suez assez en une nuit de boulot pour ne pas avoir à vous crevez le cul sur un tapis en plastique pour garder la forme. - Vous êtes constamment en train de dire à vos potes de passer.
"Allez les gars, je vous ferais un petit prix sur les bières !" À force voir des malins taper leurs pièces sur le comptoir et des filles vous hurler dans les oreilles "quoi, vous n'avez pas de canneberge mentholée, mais c'est une honte !", vous avez envie de voir des têtes connues, c'est bien normal. Au final, ça sert à que dalle parce que vous n'avez pas le temps de leur parler, et vous avez toujours un collègue qui vient vous demander qui sont "les abrutis qui gueulent comme des cons et qui foutent la merde" "-Ah non mais ça c'est des potes en fait, laisse je gère". On est toujours le relou de quelqu'un.... - Il n'est pas rare que vous preniez une cuite après le service
L' apéro d'après boulot de 19h pour vous se passe à 5h du mat. "Quelle heure il est ? 5 heures... C’est boooonnn, on re-ouvre que dans 12h !". Servir des verres toute la soirée, ça donne soif, et pas la petite soif qu'on étanche avec un demi, non la grosse, celle qui fait mal à la tête le lendemain. Les clients ne vous remarquent pas vraiment, donc ils ne verront pas que vous aurez la tête dans un étau et mal aux cheveux, alors allez-y gaiement. - Vos collègues sont devenues votre famille
Le service c'est la guerre fils ! Pendant un gros jus, tout le monde est dans le même combat C'est cette sensation de se battre en équipe contre une armée de clients plus coriaces que des orques du seigneur des anneaux, ce sentiment que chaque fermeture est synonyme d'une bataille gagnée qui tisse ces liens tenaces. Les temps morts sont propices aux discussions, aux confidences. Au final, ces personnes en savent surement plus sur vous que votre propre mère (surtout des choses que votre mère ne PEUT PAS savoir d'ailleurs). De toute façon après le boulot vos collègues sont les seuls à être encore debout... On bosse ensemble ! On cuite ensemble ! On gueule de bois ensemble ! - Vous vous plaignez, vous vous plaignez, mais au fond vous adorez ça
On ne va pas se voiler la face, si vous n'aimiez pas ça un peu, vous seriez déjà en intérim. Au fond, travailler la nuit, écouter de la musique fort et vivre au milieu des gens qui font la fête ça vous plait. Ça vous rappelle que n'êtes pas prêt à troquer votre chiffon pour un costume cravate et un boulot de bureau bien sage. Soyez fiers d'être dans le service bordel ! "Un pour tous, tous ..." Bon on n'a pas encore de slogan de corporation, mais ça serait hyper classe d'en avoir un .
Allez, c’est la tournée du patron !
Source : Shiftgig