scarface affiche
Crédits photo (creative commons) : Doctor Macro

Si vous trouvez que ces jours-ci, on abuse un peu du remake et du reboot, rassurez-vous, ça ne date pas d'hier. A tel point que certains films semblent nous avoir fait perdre de vue qu'ils ne sont que des copies, plus ou moins modernisées, de films existants et parfois tombés dans l'oubli. Si certains souffrent de la comparaison avec leurs aînés (La Machine à Remonter le Temps, Solaris, Vanilla Sky, King Kong...), d'autres se sont imposés en classiques. Bien joué. mais on est vigilant :

  1. Scarface (1983) Scarface (1932)
    Parangon du film de gangster des année 1930, ce film interpelle par le nombre de similitudes qu'il partage avec la version De Palma, ce qui trahit une ambition assez impressionnante pour un film de cette époque. Parmi les différences, on notera que le truand d'avant-guerre n'est pas cubain mais italien, ne s'appelle pas Tony Montana mais Tony Camonte et que le business se fait sur la bière prohibée et non sur la cocaïne. Pour le reste, c'est le même (excellent) film, et la même enseigne "The World is Yours".
    scarface2
    Source photo : littleplasticthings
  2. Ocean's Eleven (2001) L'Inconnu de Las Vegas (1960)
    Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr et tout le reste du Rat Pack, il y avait de quoi faire dans la première mouture de ce film de braquage. Et avec une telle équipe, ce n'est pas trois casinos qu'il faudra vider, mais cinq. On savait bosser à l'époque...
    oceans-11-1960-bluray3
    Source photo : Beyond Hollywood
  3. Je Suis une Légende Je suis une Légende (1964)
    Le bouquin de Matheson a été adapté en réalité 3 fois, mais c'est bien cette version de 1964, avec Vincent Price, qui se veut la plus fidèle à l'oeuvre originale, même si c'est la seule qui prend la liberté de changer le nom du héros. Malgré ça, Richard Matheson a demandé à changer son nom au générique, ne cautionnant pas le film un peu cheap que ça a donné. C'est vrai qu'il n'est pas génial.
    lastman
    Source photo : 35mm
  4. Le Faucon Maltais (1941) Le Faucon Maltais (1931)
    Apparemment, en 1941, on n'avait déjà plus d'idées pour faire des films. Alors on pioche dans ceux qui sont sortis 10 ans avant. Et on oublie même qu'il y a eu une adaptation du roman de Hammet en 1936. A l'époque, quand on avait un bon bouquin, on l'essorait complètement. Surtout que ce Sam Spade des années 30 valait bien Humphrey Bogart.
  5. Ben Hur (1959) Ben Hur (1925)
    La preuve que rien ne se crée : non seulement cette pierre angulaire du cinéma à grand spectacle est un remake d'un film de Fred Niblo en 1925, mais ce dernier est lui même le portage d'un court métrage du début du siècle de Sidney Olcott. Comme son illustre successeur, le film de 1907 misait gros sur la course de char, à l'époque interprétée par les pompiers du coin et les chevaux qui leur servaient à intervenir sur les incendies. 15 minutes en 1907, 3h14 en 1925, 3h34 en 1959, si un remake sort ces jours-ci, ce sera une trilogie avec un dernier épisode en deux parties.
    ben hur 1925
    Source photo : cine de romanos
  6. La Mouche (1986) La Mouche Noire (1958)
    Malgré sa plus grande nototriété, le film de Cronenberg risque bien de vieillir avec moins de dignité que son prédécesseur. Y'a pas à dire, dans les années 50, on savait faire des costumes de monstres.
  7. Speed (1994) Super Express 109 (1975)
    Prenez Speed, virez Keanu Reeves et Sandra Bullock, et remplacez les par des Japonais. Ajoutez de la musique funk et une VF dégueulasse, et mettez le tout dans un train, parce que le bus, c'est minable. Et vous avez un chef d'oeuvre.
  8. L'Armée des 12 Singes La Jetée (1962)
    Le film de Terry Gilliam, et dans une moindre mesure Terminator, reprennent l'idée brillante d'un court métrage français, La Jetée, qui plonge le spectateur dans la perplexité des paradoxes temporels. Matez les trois, vous verrez que c'est bien ce film étrange de moins d'une demi-heure qui vous tordra le plus les neurones.
    35mm la jetée
    Source photo : 35mm
  9. Les Choristes (2004) La Cage aux Rossignols (1945)
    Si il y avait un truc rassurant quand on se cognait en boucle de la chorale et des émissions télé avec Gérard Jugnot et Jean-Baptiste Maunier en 2004, c'est de savoir qu'en 1945, le public français a subi le même raz-de-marée. Plus de 5 millions d'entrée et triomphe des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, on fait parfois n'importe quoi quand on sort d'une grosse guerre. En 2004, on n'avait plus d'excuses.
    cage-aux-rossignols-1945-01-g
    Source photo : fnac
  10. De battre mon cœur s'est arrêté (2004) Mélodie pour un tueur (1978)
    Romain Duris prend la place de Harvey Keitel, signe que Jacques Audiard voulait humaniser un peu son personnage principal. C'est vrai qu'il est sinistre Harvey :

Et vous, vous préférez toujours l'original?