Le dernier Christopher Nolan, génie de la trilogie The Dark Knight et d'Inception parle de Terre à bout de souffle et de voyage dans les confins de l'espace. Sur le papier ça vend du rêve. Mais voilà, en vrai, il vaut mieux mater le replay de Danse avec les stars que de perdre 3 heures de sa vie et 11 euros pour aller voir Interstellar. ATTENTION SPOILER !!!
- Parce que Stanley l'a déjà fait
On parle de Kubrick là, et c'était il y a bien quarante ans. Alors évidemment on ne peut pas reprocher à Christopher Nolan de faire partie de ces très nombreux cinéphiles qui ont été marqués par 2001, l'Odyssée de l'espace, mais il se trouve que, même si le sujet est actuel au vu de la situation de notre planète qui sent quand même un peu la fougère, on a comme une méchante sensation de déjà-vu face à ce lifting lourdaud de l’œuvre originelle. - Parce que les références sont à côté de la plaque
En élève appliqué, Nolan a pris soin de parsemer son film de clins d’œil à destination de Kubrick (paix à son âme) et de tous ses fans. C'est bien aimable, mais on aurait apprécié un tout petit moins de lourdeur. Car là où Stanley livrait un ballet spatial orchestré par Strauss, Nolan balance du Hans Zimmer à fond la caisse. Quant au clin d’œil à l’intelligence artificielle mixée avec le monolithe sacré de 2001, vous êtes sérieux les gars ? - Parce que Nolan nous bourre le mou de théories scientifiques vaseuses
Partant du principe que nous sommes un peu ignares sur le sujet (ce en quoi il n'a pas forcément tort), Nolan tente de nous expliquer les trous de ver, la composition des trous noirs et la distorsion du temps. C’est intéressant certes, mais aussi un peu gonflant de les écouter se prendre le chou sur les orbites les plus pratiques pour économiser du fuel. Qui plus est, on imagine tout de même que ni Christopher Nolan ni Matthew McConaughey ne sont les mieux placés pour nous expliquer les mystères de l'univers. - Parce que c'est cul-cul la praloche
2001 soulevait des questions philosophiques, Nolan y met sa patte. Et c'est comme ça que l'on apprend, par la bouche d’Anne Hathaway, que l’Amour est la seule émotion à dépasser l'espace et le temps. Et que c'est par l'Amour que passera le salut de l'humanité. Il ne manque plus qu’une vidéo de chaton, et le tableau est complet. - Parce qu'il y a des incohérences pas possibles
-SPOILER – Au début du film, on découvre qu’une cellule de la NASA subsiste encore malgré la disparation de tous les programmes spatiaux. Leur but : trouver d’autres planètes pour y héberger la vie, mourante sur Terre. Les plus grosses têtes pensantes du globe sont réunies dans ce bunker, mais non y'en a pas un capable de piloter le vaisseau sur lequel ils bossent depuis des lustres. Et tac tac badaboum, Matthew ancien pilote recyclé dans le champ de maïs débarque. C’est gros. C’est beau et c’est gros. Et sinon ? Ben sinon, y’a une porte de sortie aux trous noirs. Évidemment. - Parce que Matt Damon a vraiment un rôle de merde
Déjà, il a même pas son nom sur l'affiche, ça donne une idée du truc. Et en découvrant son rôle, on comprend mieux pourquoi. Mais qu'est qui t'a pris Matt ?! - Parce que ça finit bien
Quatre zigotos partent explorer une autre galaxie, ils se prennent des vagues de 3 bornes de haut dans la gueule, manquent de mourir douze fois, tombent en rade de fuel, explosent une ou deux fois, et malgré tout, tout est bien qui finit bien. Et nous, on a comme l'impression que Nolan n'a pas eu les coucougnettes de faire un film sur l'avenir de la Terre et de l'espèce humaine qui finisse mal. Dommage, parce que ça aurait rattrapé bien des défauts du film.
Allez, nous on vous conseille plutôt Following.
Un top signé Les 100 ciels