Les championnats du monde de hockey sur glace débutent en Finlande et en Suède, les deux derniers finalistes de l'épreuves, pour deux grosses semaines de bonheur à suivre avec acharnement une rondelle quasiment invisible et à prendre des tampons d'une rare violence. Certes la France ne devrait pas briller dans ce tournoi, mais ce n'est pas une raison de ne pas suivre avec intérêt ces joutes sur glace. La preuve.
- Un vrai sport de bonhomme
Les plongeons typiquement footballistiques de Valbuena et de Cristiano Ronaldo vous lassent ? Les poses "tu aimes les films de gladiateurs?" des joueurs du Stade Français dans les calendriers vous écœurent ? Les cris des tennismen qui simulent un orgasme dès qu’ils font un geste vous rendent dingues ? Au hockey, il n’y a que des hommes, des vrais, des spartiates modernes transpirant de sueur et de haine et qui donnent l’impression de se donner des coups de têtes pour fêter chaque but (si les casques s’entrechoquent, c’est en réalité que lesdits représentants du sexe fort veulent se féliciter par une gentille embrassade, mais ça, la légende ne le relève pas…) - Un sport évolutif
Le rythme du match ralentit doucement mais sûrement, le palet n’a encore jamais franchit la ligne de but, la digestion de votre hot-dog sauce moutarde commence à vous asséner de bâillements à répétition…Lorsque soudain, un choc trop violent entre deux joueurs provoque une bagarre générale où s’échangent coups de poings, coups de pieds et autres coups de casques. Lorsque le hockey devient ennuyeux, la box-thaï prend le relais. Et renouvelle le spectacle. - On peut faire autre chose en même temps
La couche nauséabonde d’un gosse chialeur à changer ? Un steak qui patiente sur le gril depuis une bonne demi-heure ? Une envie pressante de vider une vessie contaminée par un afflux de bière déraisonné ? Un top en commande depuis quinze jours qui est en train de devenir une urgence absolue ? Vous n’êtes pas obligé d’attendre la mi-temps pour réaliser ces tâches qui méritent votre attention la plus pressante : au hockey, il y a des méga poses toutes les deux minutes… - Des rites ancestraux qui vous plongent dans un passé lointain
Avant d’entrer dans une église catholique, on plonge la main dans un liquide sacré et on se barbouille la figure avec. Au hockey, on ne se rase sous aucun prétexte la barbe avant les play-offs, sous peine de voir un diabolique sort tomber sur son équipe. Ca a quand même une autre gueule que mettre sa chaussette "sur le pied gauche d'abord, toujours." - Vous pourriez rapidement trouver un emploi
Il vous suffit de vous intéresser de manière ponctuelle à la discipline pendant une petite semaine pour que vous apparaissiez aux yeux du profane comme un véritable érudit de ce sport méconnu en France. Encore une semaine de visionnages paresseux, et vous pourriez bien devenir rédacteur-en-chef de la rubrique « hockey » de « L’Équipe ». - Le spectacle est aussi dans les tribunes
Si le match proposé sur le terrain ne comble pas toutes vos attentes en matière de divertissement, vous pouvez toujours vous tournez vers les gradins, où végètent avec aisance des supporters imbibés de bière, de cuisses de poulets et de hot-dogs bas-prix, garnitures graisseuses qu’ils recrachent presque intégralement lorsque leurs bouches hurlent des insultes aux supporters d’en face. Si vous êtes bon public, ce spectacle navrant peut vous amuser, l’espace d’un instant. Après cet instant de délectation, pensez à protéger vos arrières et à éviter les éventuels coups et morsures : les spectateurs sont parfois aussi violents que les joueurs. - Un vivier de noms qui en jettent
Vous allez être parent et dans votre recherche de prénom, il n'y a que "Kevin" qui vous vient? Visionner un match de hockey devrait vous permettre de combler ce manque d'imagination, certainement dû à la perspective de ce changement de vie. Quelques noms, au choix : Crosby, Boychuk, Seidenberg, Spezza, Ovechkin… - Le hockey, c’est à la carte
Vous cherchez de la compagnie à vos cartes Panini de Brandao et de Pierre-Alain Frau, ainsi qu’à votre collection exhaustive des cartes Pokémon ? Ajoutez-y les portraits miniaturisés des plus grandes stars du hockey international. Vous aurez toujours cette sensation d’inutilité absolue, mais au moins, vous contribuerez candidement à l’enrichissement du capitalisme international sur le dos des asiat’ surexploités qui produisent ces vignettes (c’est une mauvaise raison ? Comment ça ?) - Ça bouge plus que le patinage ou le curling
Faire du sport sur la glace sans avoir le droit de se mettre des gros tampons, excusez-nous, mais on ne voit pas bien l'intérêt. - Les règles du jeu sont rapidement assimilables
Il y a certes des règles obscures, les dégagements interdits et les hors-jeu, le genre de dispositions qu'on dégageait quand on jouait à NHL 95 sur Super Nintendo. Il n’y en a véritablement qu’une seule à retenir : survivre au milieu de cette terre de glace fragile et hostile. Comme chez les Vikings.
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