On dit souvent que la diplomatie est un art délicat, difficile, un art de la négociation qui se déroule dans des alcôves fermées et inquiétantes, un art du compromis et du moindre mal. On dit souvent que la diplomatie requiert une connaissance aiguë de ses interlocuteurs, un savoir-faire exceptionnel, une bonne dose de sang froid et une capacité d’empathie rare. On dit ça. Mais allez vous faire foutre bande de putes.
Mahmoud Abbas traite l'ambassadeur américain de fils de chien
A l’heure où l’administration Trump s’apprête à présenter son plan pour la paix en Israël-Palestine, Mahmoud Abbas, qui n’entretient pas tout à fait ce que l’on pourrait qualifier de « bonnes relations » avec le pouvoir américain actuel, faisait un discours à Ramallah. Les Palestiniens considèrent désormais que les Etats-Unis n’ont aucune légitimité pour exercer une médiation dans ce conflit qui dure depuis quasiment 80 ans. Et pour bien le faire comprendre, Mahmoud Abbas a traité David Friedman, ambassadeur américain en Israël, de « colon » et de « fils de chien ». Ca a le mérite d’être clair, cela dit.
George Clemenceau, en son temps, était un punk
Clemenceau et David Lloyd George étaient tous deux chefs du gouvernement dans leurs pays respectifs pendant la Grande Guerre. Lloyd George, libéral, souhaitait que le traité de Versailles punisse l’Allemagne économique et politiquement, mais sans pousser Bismark dans les orties. Le but n’était pas de créer une logique revancharde outre-Rhin. Il avait plutôt raison, mais Clemenceau n’était pas d’accord. Il voulait vraiment faire payer l’Allemagne. Du coup, il déclare, sur son homologue britannique « Oh, si je pouvais pisser comme il parle ! » Ce qui en dit long à la fois sur l’intérêt qu’il prêtait à ses propos et sur ses problèmes urinaires.
Le Manifeste de Brunswick
1792 : la France est révolutionnaire et dans quelques moins, le peuple fera couic-couic à la tête du roi. Et ça ne plaît pas au chef de l’armée prussienne, Charles-Guillaume-Ferdinand, qui réagit d’une manière pas très diplo, ni docus, ni matique. On lui attribue un texte, le manifeste de Brunswick, qui va déclencher l’invasion des Tuileries.
Voici le texte abrégé : « Que la ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi, (…) leurs Majestés impériale et royale rendant personnellement responsables de tous les événements, sur leur tête, pour être jugés militairement sans espoir de pardon, tous les membres de l’Assemblée Nationale, du département, du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris, les juges de paix et tous autres qu’il appartiendra, sur leur foi et parole d’empereur et de roi.
Que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s’il est fait la moindre violence(…) à Leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale, (…) elles en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d’attentats aux supplices qu’ils auront mérités. »
Vous savez ce qui est drôle ? C’était un faux, rédigé par des exilés monarchistes français. Ha. Ha. Ha.
Trump et les pays de merde
Voilà ce qu’a déclaré Trump en substance : « On ne veut plus d’immigrés venus de pays de merde, comme l’Afrique. Il nous faudrait plus de pays comme la Norvège. » Les 54 pays africains membres de l’ONU ont appelé à des excuses publiques et à des rétractations de la part de Trump. Pour déconner, le Bostwana a même fait venir l’ambassadeur américain au palais présidentiel pour lui demander si le Bostwana faisait ou n on partie des « pays de merde ».
Trump et le grand foutoir
Après avoir expliqué qu’Angela Merkel ruinait l’Allemagne à cause de sa politique migratoire, Trump s’est aussi fendu d’un petit tweet toujours bienvenu en expliquant que l’Allemagne était « un immense bordel ».
Trump (encore lui) et le Mexique
Alors qu’il était en campagne, Trump a tout simplement expliqué tout le bien qu’il pensait des Mexicains : « ils viennent avec de la drogue, apportent de la criminalité. (Les Mexicains) sont des violeurs. » Avant de tempérer : « Certains sont des gens bien. »
Autant dire que la relation bilatérale américano-mexicaine s’est déjà mieux portée.
Eva Peron et les insultes
« Don’t cry for me Argentina. » Alors qu’elle était en visite officielle en Europe, dans les années 50, Eva Peron, femme de Juan et première Dame dont l’importance politique dépassait de loin ce simple rôle, n’était pas satisfaite du traitement qui lui était réservé. Impossible de rencontrer la reine d’Angleterre, impossible de rencontrer le Pape, que des interlocuteurs de seconde zone. Un jour qu’elle se trouvait en parade en France, elle se fait traiter de pute par une personne au milieu de la foule et s’en plaint à l’ambassadeur. Déjà, c’est pas jojo. Mais l’ambassadeur est pire. Il lui répond : « Vous savez, moi-même, je ne suis pas monté sur un bateau depuis des années, mais on m’appelle encore Amiral. »
Inutile de préciser qu’Eva Peron était une femme légère avant de devenir première dame, ce qui, à l’époque, était considéré comme de la semi-prostitution.
Le ministre des Affaires étrangères vénézuélien s'en prend au président péruvien
Delcy Rodriguez n’est pas à proprement parler un diplomate fin. Après que le président péruvien, Pedro Kuczynski, a qualifié la situation vénézuélienne de « gros problème » en Amérique du Sud, voilà le ministre des Affaires étrangères vénézuélien qui répond : « (Kuczynski) ne tourne pas rond, le pauvre, avec tout le respect que je dois à une personne âgée, comme un bon chienchien qui remue la queue devant l’Empire et demande une intervention au Venezuela. Il est seul, il tourne sur lui-même comme un fou, et personne ne s’intéresse à lui. »
Chaleureux.
Rodrigo Duterte, beau palmarès
Le Président philippin mène une guerre sanglante contre la drogue et fait n’importe quoi tout le temps. Quand l’Union européenne critique les pertes humaines auxquelles cette guerre conduit, il répond à sa manière, en faisant un doigt d’honneur à la télé et en disant aux européennes d’aller se faire enculer. Avec l’ONU et Singapour.
Duterte avait déjà dit qu’Obama était un fils de pute, ainsi d’ailleurs que le pape François.
Boris Johnson
Boris Johnson a toujours le mot pour rire. Même en tant que chef de la diplomatie. Il n’hésite ainsi pas à dire que Revep Erdogan baise avec des chèvres. En 2007, il écrivait dans un journal : « (Hillary Clinton) se teint les cheveux en blond et a les lèvres boudeuses, et son regard est bleu acier, comme une infirmière sadique dans un asile psychiatrique. »
Toujours agréable.
Mieux vaut laisser la diplomatie aux diplomates.
Sources : Insults.net, PRI