Si je vous dis LinkedIn, vous me répondez « BORIIIIIING » (et vous avez raison.) Si ce réseau professionnel est le paradis des hapiness manager, la vitrine des grands patrons, et la dernière carte des étudiants en galère de stage : c’est aussi un espace où il se passe des choses plutôt sombres… Oui, moi aussi, je pensais que c’était juste un vieux truc chiant. MAIS NON. C’est un truc chiant ET glauque. Tellement de fuuuuun, putain !
Un pervers harcèle une quarantaine d'étudiantes
En avril 2021, c’est une dénommée Cléo qui a pris la parole pour raconter le calvaire que lui a fait vivre un faux recruteur sur le réseau professionnel. Dans son poste, vu plus de 300 000 fois, elle explique que l’homme, réellement haut placé dans une entreprise, lui aurait demandé en « entretien vidéo » de « soulever son chemisier, de se déshabiller et de lui obéir ». Horrible. Très vite, de nombreuses jeunes femmes dans son cas ont réagi, témoignant de faits similaires de la part du même homme. Gémissements, images obscènes, allusions sexuelles et autres horreurs : il aurait infligé la même souffrance à au moins 36 jeunes femmes, à peine majeures. Une avocate, Me Anne-Claire Le Jeune, représente une dizaine de victimes qui ont décidé de porter plainte. Selon elle, les faits sont qualifiables de harcèlement sexuel aggravé.
300 étudiants arnaqués par une prépa imaginaire
« Hippocrate, l’Institut national d’excellence de préparation aux concours de santé « , ou bien « Nous préparons l’élite de demain » : de belles promesses, affichées fièrement sur la page LinkedIn d’Hippocrate France. Problème : cette classe préparatoire n’existe pas. C’est Samy N, un jeune de 22 ans qui a monté cette histoire de toute pièce, et qui a empoché environ 4 millions d’euros. Le jeune homme encourt désormais 5 ans de prison et 375 000 euros d’amendes en plus de dommages et intérêts à verser aux victimes.
Des données mises en ligne sur le dark web
Et on ne parle pas de trois pauvres données qui traînaient par là… Non, ce sont celles de plus de 700 millions d’utilisateurs (soit, 92% de la communauté LinkedIn) qui auraient été victimes de « scraping », c’est-à-dire, d’extraction puis de mise en vente de leurs données sur le Dark Web, en 2021. Parmi ces éléments : des numéros de téléphone, des adresses et des noms de famille. Flippant à mort.
L'arnaque au président
Dans ce cas de figure, l’arnaque ne se passe pas directement sur LinkedIn, mais le réseau social y joue quand même un rôle prédominant. En partant du postulat que c’est un réseau purement professionnel, on a parfois moins de mal à donner une foule d’informations ultras personnelles sur nous et notre entreprise, simplement pour renforcer nos chances d’emplois ou de connexions. Problème : tous ces détails sont parfois utilisés pour échafauder des plans diaboliques. Certains cybercriminels les regroupent patiemment. Une fois qu’ils ont réussi à identifier parfaitement la structure de votre entreprise, vos collègues et vos informations, ils vont entrer en action, se faisant passer pour une personne importante dans la hiérarchie. Ils vont alors vous demander d’effectuer un virement urgent, au motif d’un contrôle fiscal ou d’un nouveau partenariat. Il est très facile de tomber dans le panneau, l’escroc utilisant un numéro de téléphone et une adresse mail avec lesquels vous êtes déjà familier… Au début de l’année 2022, 33 millions d’euros ont été extorqués à un promoteur immobilier parisien de cette manière : un chiffre record en France !
Spoiler Alert : LinkedIn n'est pas Tinder
Dans « réseau social professionnel », il y a… PRO-FES-SION-NEL. Ce qui sous-entend que NON, ce n’est pas un lieu où récupérer des adresses mail ou des numéros de téléphone pour tenter sa chance. Nope. D’ailleurs, les coups de gueule en ce sens se multiplient sur la plateforme. En 2015, c’est Charlotte Proudman, une avocate britannique, qui dénonce la pratique. Aujourd’hui, en 2022, de plus en plus de personne osent prendre la parole pour dénoncer ce phénomène, malheureusement toujours bien présent.
Le président Iranien trollé sur LinkedIn
En 2013, alors que les tensions entre l’Iran et Israël sont fortes (depuis 1979), l’Etat juif créé un faux profil LinkedIn d’Hassan Rohani, président Iranien. Sur ce compte parodique, on peut lire « partisan de la prolifération nucléaire « , « compétences en armes de destruction massive » ou encore « si vous êtes à la recherche d’un expert en communication convaincante et d’un excellent commercial capable de faire croire presque n’importe quoi, je suis votre homme. » Le responsable de ces post : Noam Katz, responsable de la « diplomatie publique » à l’ambassade israélienne de Washington. Qui aurait cru que LinkedIn (aka le réseau pour les vieux) pouvait en fait devenir une arme politique ?
Des hackers iraniens utilisent LinkedIn pour stalker
On reste du côté de l’Iran, mais cette fois, c’est le pays qui utilise la plateforme de manière discutable. Selon l’entreprise de cybersécurité Dell Secure Work, des hackers ont mis sur pied 25 faux profils de recruteurs pour espionner leurs cibles dans différents pays, en 2015. Ils ont alors réussi à se connecter à 200 utilisateurs venant d’Arabie Saoudite, du Qatar, des Émirats Arabes Unis, du Pakistan ou des USA. Une fois les liens établis, ils auraient envoyé des logiciels malveillants à leurs victimes, leur donnant accès à des données confidentielles. Ça fait froid dans le dos.
Autre affaire de d'espionnage : la Chine avec plus de 10 000 profils
C’est en tout cas ce qu’ont révélé les services de renseignements allemands en 2017. Derrière de fausses identités se cachaient en réalité des membres des services secrets chinois, à la recherche d’informations personnelles sur les habitudes de certains utilisateurs. La BFV (Bundesamt für Verfassungsschutz, soit, l’office fédéral de protection de la constitution allemande) a révélé publiquement cette imposture. Pour prouver ses propos, elle met en avant la photo de « Laeticia Chen », directrice du centre chinois de la politique et de l’économie internationale sur LinkedIn, en réalité tirée d’un catalogue de mode en ligne… Oups, grillée ! Selon l’agence Reuters, des diplomates et politiciens européens auraient été contactés de cette manière. Au total : 10 000 citoyens ont été visés. La Chine a démenti les accusations, of course !
Petite info bonus : LinkedIn est l’un des seuls réseaux qui n’est pas bloqué dans le pays….
D’après le dernier rapport de transparence publié par le réseau professionnel, les faux profils sont de moins en moins nombreux : 98,3% d’entre eux ont été supprimés. En revanche, on constate une bonne grosse augmentation des contenus inappropriés, surtout dans la catégorie « harcèlement et abus » (et à la lecture de ce top, on comprend mieux pourquoi !).