Bolsonaro est élu à la tête du Brésil et j’ai pas envie de rire du tout. S’il est surnommé le Trump tropical, il propose un programme bien pire que son homologue nord américain et bénéficiera de pouvoirs accrus. Dans un contexte de remise en cause de toutes les élites pour des affaires de corruption, Bolsonaro a été élu sur un discours anti-système teinté de racisme, de machisme, d’insultes, de négation du changement climatique et de nostalgie de la dictature. C’est à se flinguer.
Bonne ambiance avec les femmes
"Tu ne mérites même pas que je te viole" à une députée PT
En bon gros nostalgique de la dictature qui nie les viols massifs pratiqués par les militaires, Bolsonaro a interpellé en 2014 Maria do Rosario, une députée PT qui dénonçait ces pratiques, en lui expliquant qu’elle ne méritait même pas d’être violée par lui parce qu’elle était trop laide et méchante.
Merde, elle devait vraiment être dégoûtée la fille.
"Eleonora Micicci est une grosse gouine"
Elle était secrétaire d’état aux droits des femmes de Dilma Roussef. Et donc le député Bolsonaro l’a traitée de grosse gouine, a ajouté qu’elle était super moche et qu’il ne coucherait pas avec elle, même sous viagra.
Encore une fois, c’est vraiment constructif.
"J'ai cinq fils. Quatre sont des hommes et, pour le dernier, je me suis planté et une femme a vu le jour"
Ouais ça arrive de se planter, c’est con. Parce que si des gens se plantaient pas ce serait cool, tout le monde pourrait baiser entre mecs. Ah non, ça lui plairait pas non plus à Jaïr.
Bonne ambiance avec les homos et les noirs
"Je préfère que mon fils meure dans un accident de voiture plutôt qu'il soit homosexuel"
Il a dit ça à Playboy en 2011, ajoutant que son fils serait mort, de toute façon, s’il était homosexuel. Et par ailleurs, il ne veut pas d’homosexuels à côté de chez lui, parce que ça ferait baisser le prix de l’immobilier.
"Mes fils ont été bien élevés (et ne risquent pas de tomber amoureux d'une noire)."
C’est une actrice qui lui posait la question en 2014 de savoir comment il réagirait si son fils ramenait une noire. Réponse exacte : « Je ne vais parler de promiscuité ni avec toi, ni avec personne. Ça ne risque pas d’arriver, car mes fils ont été bien élevés et n’ont pas grandi dans le type d’environnement qui a malheureusement été le tien. »
Sous-entendu chez les noirs métissés.
Bonne ambiance avec l'état de droit
"Les dealers et les kidnappeurs peuvent être torturés, ils n'ont plus de droits humains"
De toute façon, hein, on va pas se la cacher, la torture, Bolsonaro kiffe ça, il ne cesse de le répéter.
"L'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer"
Si ça n’était pas assez clair pour vous, hein, qu’il kiffe la torture gravos.
"Ce sera l'exil ou la prison pour les gauchistes"
Il a déclaré ça tranquillement en pleine campagne. C’est sympa cela dit de leur laisser le choix parce que ses anciens idoles de la dictature étaient moins portés sur les options, eux.
Quand il rend hommage au tortionnaire de l'ancienne présidente Dilma Roussef
Quand il a voté en faveur de la destitution de Dilma Roussef, en 2016, Bolsonaro a tenu à rendre hommage « à la mémoire du colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra ». Or, ce gentil petit colonel, vous savez qui c’était ? Bah le militaire qui s’est chargé lui-même de torturer Dilma Roussef, arrêtée alors qu’elle était une activiste clandestine pendant la dictature. C’est à peu près comme si un député rendait hommage à Klaus Barbie en faisant arrêter un ancien résistant pour fraude fiscale.
"L'Etat est chrétien"
En 2016, Bolsonaro a expliqué que « cette histoire d’Etat laïc (n’existait) pas ». L’Etat est chrétien. Dieu est au-dessus de tout ».
C’est qui les autres mecs qui pensent ça, déjà ? Ah oui, les salafistes. Mais c’est pas le même dieu.
Bonne ambiance pour l'environnement
"Si j’assume le pouvoir, l’Indien n’aura plus un centimètre de terre"
Ce qui signifie, dans l’ordre :
– que les communauté autochtones amazoniennes vont voir toutes leurs réserves confisquées ;
– qu’une massive campagne de déforestation va être autorisée pour foutre encore plus en l’air l’Amazonie ;
– que les communautés autochtones, persécutées, vont finir par crever dans l’indifférence générale.
J’ai envie de pleurer.