Il a enfin neigé dans les stations françaises et jusqu'aux beaux jours se profilent les weekends ou les vacances à la montagne. Vous avez sorti votre combinaison de l'armoire et vous êtes douloureusement rappelés en la reniflant que vous avez eu la flemme de la laver l'année dernière. Vous avez sorti les barres et le coffre de toit du grenier et vous êtes soudainement rappelés que l'installation risque encore de se muer en affaire d'Etat. Et même avec un réveil tardif synonyme de bouchons, finalement vous y serez, et vous allez retrouver comme chaque année le top 10 de la faune des stations de ski. Note : pour des raisons de simplicité grammaticale nous avons dressé une liste masculine mais ces énergumènes existent également en version XX.
- Celui qui est "méga opé" dès 6 heures du matin
Trente minutes avant l'ouverture des pistes, il a déjà le bonnet enfoncé jusqu'aux yeux et son masque teinté (important la teinte), tressaute à l'idée de rater la moindre poignée de poudreuse, et se dit qu'il aurait dû refaire farter sa planche (parce que oui le plus souvent c'est un surfeur). Il habite en ville toute l'année, mais il est fait pour la neige, il le sent et c'est pour ça qu'il publie une photo de neige tout de suite sur Facebook. Au moins 2 semaines par an, c'est un vrai montagnard. Un Brice de Nice alpin. - Celui qui gère trop, petit modèle
Ca ne dépasse pas le mètre quarante et ça fonce sur les pistes comme un bolide. Ca mange rarement la neige et le cas échéant, aucun problème, puisque c'est en caoutchouc. Modèle généralement plus dangereux s'il porte un dossard ESF. Le genre de petit truc qui vous fait sentir vieux. Et lent. - Celui qui gère trop, taille adulte
En skis, en snowboard, en monoski ou en patinettes, il fend la neige comme personne, avec cet air auto-satisfait et cette manière horripilante de dire "on se régale" après une noire bossue et verglacée qui a failli vous provoquer un AVC. (d'ailleurs, qu'est-ce que vous faisiez sur cette piste infaisable ?). Il ne lui manque que la combinaison rouge des moniteurs. Petit détail agaçant: il ne semble jamais fatigué quand vos cuisses elles ne sont plus qu'un grand bain d'acide lactique. - Celui qui croit qu'il gère trop
Il aimerait se confondre avec la catégorie précédente. Pour se faire, il s'est généralement mis au snowboard, crie "wouhou" au début de chaque piste, sans réaliser que la tenue ne fait pas illusion longtemps lorsqu'on fait "la feuille morte" pour se ramasser tous les 3 mètres. Quand il se lâche, c'est pire il devient dangereux, c'est le snow qui le ramène et pas l'inverse. - Celui qui boit des cafés en terrasse
Il aime le ski mais surtout à l'arrêt, version terrasse. Il a donc plutôt intérêt à bien gagner sa vie, ou à boire lentement quand on sait qu'il faut un crédit à la consommation pour se payer un café à la montagne. La photo qu'il publie sur Facebook lui, c'est la sienne, les lèvres pleines de Labello et ray-ban aviateur au nez. Il fait tout comme à Paris, mais à 2000 mètres d'altitude et avec un peu moins de classe quand il va aux toilettes, chaussures de ski obligent. - Celui qui vient pour la première fois
Outre une remarquable position de chasse-neige, mal maitrisée de surcroit, le newbie se fait griller à sa combinaison 70's qu'il a empruntée pour l'occasion à un ami, visiblement pas si sympa que ça (notez toutefois que vous pouvez aussi avoir affaire à un fan inconditionnel du fluo et des pattes d'eph). Il est comme vous, un chouia terrorisé par cette piste rouge bien trop pentue. Se remarque bien sur les coups de 14H30 qui sonnent la fin de la journée pour lui, des valises sous les yeux et les cuisses déjà en feu. - Celui qui est un danger public
Il y a les débutants qui tiennent les sucettes en bas de la station, conscients de leur niveau. Et puis il y a celui qui prend tous les téléphériques pour monter au max et ensuite redescendre la station tout schüss en criant "attentiooooooon !". Il ne maitrise pas tout mais pense que s'il lui arrive quoi que ce soit, ce ne sera pas de sa faute. Avertissement à prendre au sérieux si vous ne voulez pas vivre l'expérience d'une quille sur une piste de bowling. - Celui qui grille tout le monde dans les files d'attente
Ah ben tiens, mince, j'ai pas réussi à m'arrêter. Excusez-moi messieurs-dames, mais je vais pas faire demi-tour. Pardon, pardon, désolé... La montagne, ça le gagne. - Celui qui ne sait pas lire un plan de station
Il a déjà eu du mal à venir en voiture jusqu'ici. Et cette petite succession de lignes bleues, rouges, vertes et noires sur la carte de la station ne lui évoque pas grand chose. Alors il se trompe, régulièrement. Et c'est comme ça qu'on se retrouve à descendre un chemin escarpé et verglacé, bordé par un ravin, sans filet de protection, alors qu'on cherchait juste la piste "Les Mickeys". - Celui qui aime d'abord la tartiflette
Et la fondue, la raclette, la pierrade... Il vit d'abord pour la bouffe du coin et le ski est une excuse. Il est intarissable sur les télésièges sur tous les bons resto et vous retrace l'histoire du reblochon entre deux pistes rouges. Il est gentil. Mais pénible. Mais gentil... Souvenez-vous quand même qu'une cuite au vin blanc de Savoie (pour accompagner tout ça) n'a jamais rendu les gens très opérationnels le lendemain sur des skis.
Et vous, vous avez rencontré quels spécimens sur les pistes ?