Un bon indicateur pour savoir si on a réussi sa vie c’est d’avoir un biopic qui parle de soi. Qu’il s’agisse d’un film directement centré sur sa personne ou qu’on se retrouve à apparaitre dedans parce qu’on a fréquenté le personnage principal du film c’est secondaire : tant qu’un acteur connu joue notre rôle c’est gagné. Sauf qu’en réalité il y a quand même des gens qui n’ont pas du tout aimé les biopics qui les dépeignaient, souvent parce qu’ils passaient pour des gros connards, ou alors parce qu’ils estimaient que l’histoire était trop résumée mais au final ça reste la même chose : ils n’ont pas kiffé le film et on va en voir quelques exemples.
Joey Starr n'a pas aimé "Le monde de demain"
La mini série en 6 épisodes, sortie en novembre 2022 et directement inspirée de la vie de Didier Morville et du groupe NTM, n’a pas réussi à le convaincre. Joey Starr (qui n’est pas connu pour mâcher ses mots ou prendre des pincettes) estime que cette dernière « ne joue pas sur la bonne note », et qu’il n’a pas « été servi comme il l’aurait voulu ». Nous, on a bien aimé. Vraiment bien aimé. On en a même fait une des meilleures séries de 2022 ! Comme quoi, tout est une question de point de vue.
Brigitte Bardot qualifie la série de France 2 de "biopic à la con"
Ah bah, super. Au moins, c’est une analyse qui ne laisse pas place à l’ambiguïté. Ils doivent être super contents d’avoir décidé de consacrer la série « Bardot » à la vie de l’icône, de ses débuts en 1949, à la naissance de son fils en 1960, tiens ! Et le pire, c’est qu’elle n’avait même pas vu la production, avant de balancer « Je m’en moque : la seule chose qui importe, c’est ma vraie vie avec moi dedans. Et pas des biopics à la con. ». Adorable.
Les héritiers de la famille Gucci avec le film "House of Gucci"
Le film de Ridley Scott sur la famille Gucci semble faire rager les héritiers de la marque de mode mondialement connue. Visiblement ils se sentent présentés comme des « hooligans » et n’aiment pas du tout la façon dont on parle d’eux (vu qu’ils sont montrés insensibles et déconnectés de la réalité, ce qui n’est que rarement le cas des gros richos héritiers). Pour se faire une idée il faudra voir le film qui a l’air plutôt intriguant.
Mark Zuckerberg dans "The Social Network"
Il faut dire que dans le film on le présente surtout comme un mec prêt à tout pour arriver à ses fins, qui entube ses potes, arnaque d’autres gens, considère très mal les femmes (son premier réseau social qui note les femmes sur leur physique) ce qui n’est pas tout à fait reluisant comme présentation. Il a été déçu que le film fasse également croire qu’il avait créé Facebook uniquement pour sortir avec des femmes, rappelant qu’il était en couple avant la création du truc. Il a pas mis de like quoi.
Julian Assange dans "Le cinquième pouvoir"
Le cas de Julian Assange et du film « Le cinquième pouvoir » est assez délicat car il a commencé à le critiquer bien avant le tournage. On lui avait envoyé le scénario car l’acteur Benedict Cumberbatch qui devait l’incarner voulait le rencontrer. Il a simplement répondu à l’acteur : « Je crois que vous êtes une bonne personne, et je pense que ce film ne sera pas un bon film. Vous serez utilisé comme étendard pour donner l’apparence d’une vérité dans le but de l’assassiner. Pour me présenter comme quelqu’un de moralement compromis et me replacer dans une histoire falsifiée, pour créer un travail qui n’est pas de la fiction mais de la vérité détournée. » Ça a le mérite d’être clair.
Hunter S. Thompson dans "Where the buffalo roam"
Si Hunter S. Thompson a eu droit à un deuxième film basé sur sa vie (« Las Vegas Parano ») qu’il a plutôt bien aimé, le premier essai avec Bill Murray ne l’a pas du tout convaincu. Il a tout de même déclaré que Murray s’en sortait bien, mais que le script était « un ramassis de conneries ». « On ne peut rien faire avec un mauvais script, c’est juste un film de merde. » Pour le coup si le monsieur a validé Las Vegas Parano qui ne le montre pas toujours à son avantage on peut au moins se dire qu’il est honnête.
Michael Oher dans "The blind side"
L’histoire vraie d’un jeune enfant sans-abri qui est recueilli par une famille avant de grandir pour devenir une star du football américain a fait un carton à sa sortie. Michael Oher dont c’est l’histoire n’a pas forcément été un immense fan, il a sorti un livre l’année d’après pour expliquer que le film le faisait passer pour un enfant débile alors qu’il était juste livré à lui-même et peu éduqué. Ensuite il a insisté sur le fait qu’il connaissait déjà le football avant de rencontrer sa famille d’accueil et que ce n’était pas elle qui l’y avait initié et il a terminé en disant que le film avait fait du mal à sa carrière sportive. Ouais pas une ambiance de ouf.
Ray Manzarek dans "The Doors"
Le cofondateur et claviériste du groupe The Doors Ray Manzarek a trouvé le film sur le groupe et Jim Morrison particulièrement foireux. Il a tout simplement accusé Oliver Stone « d’assassiner Morrison » en le représentant comme un alcoolique con et violent. Sa représentation d’un groupe mené par le chaos et la folie n’a pas été juste selon lui qui se défend en disant que le groupe prônait surtout la fraternité et la liberté. S’il avait pu chier sur le film il l’aurait probablement fait.
Steve Wozniak dans "Jobs"
Vous ne connaissez peut-être pas le nom de Steve Wozniak et pourtant c’est celui qui a presque tout fait dans la marque Apple, à l’ombre de Steve Jobs qui n’a presque jamais écrit une ligne de code. Mais Wozniak n’est pas rancunier là dessus, par contre quand on lui a envoyé le script du film « Jobs » avec Ashton Kutcher il a clairement répondu que c’était de la grosse merde, n’hésitant pas à faire lui-même la critique du film sur le site américain Guizmodo pour le détruire.
Winnie Mandela dans le film "Winnie"
Le film sur la vie de Winnie Mandela, la femme de Nelson Mandela, a été fait de manière un peu étrange : tourné en Afrique du Sud, personne n’a cru bon d’en parler à la dame qui habitait pourtant bien dans le pays. L’actrice Jennifer Hudson voulait la rencontrer mais la production lui a dit que « ça pourrait l’influencer pour jouer le personnage autrement qu’en s’inspirant du livre dont était adapté le scénario ». En gros on lui a dit de croire un livre plutôt que la personne qu’elle devait jouer, ce qui est complètement con. Assez logiquement Winnie Mandela n’a pas aimé le film et a déclaré qu’elle trouvait ça dommage de « romancer une lutte aussi douloureuse et difficile ».
Franck Abagnale dans "Arrête moi si tu peux"
C’est un peu une exception car Franck Abagnale qui est incarné par Leonardo DiCaprio a travaillé avec Spielberg pendant la production du film et a déclaré à l’époque qu’il le trouvait vraiment génial. Sauf qu’avec les années il a commencé à le dénigrer, pas forcément dans sa mise en scène mais en disant qu’il n’était pas fier de ce qu’il avait fait et qu’il trouvait ça dommage de le glorifier dans un film. Fallait peut-être y penser avant de prendre le chèque Franck.
Abraham Lincoln dans "Abraham Lincoln, chasseur de vampires"
On ne va pas se mentir, même s’il était mort au moment de la sortie du film Lincoln n’aurait probablement pas aimé ce biopic qui le présentait souvent comme un homme violent bien qu’agile. Il n’aurait probablement pas nié sa carrière de chasseur de vampires mais Lincoln était surtout connu pour être quelqu’un de calme et de sympathique, ce que le film omet de présenter.
Et sinon on a listé les gens qui n’ont pas encore de biopics mais qui le mériteraient et les acteurs de biopics très ressemblants avec leurs rôles.
Sources : Midi Libre, Mental Floss, Yahoo, Buzzfeed, Screenrant, Ranker.