L’inspiration est quelque chose de particulier, parfois une idée de scénario vous prend comme une envie de pisser au milieu de la nuit, parfois vous contemplez un coucher de soleil et une mélodie incroyable vous vient ou parfois vous regardez des comiques de stand-up américain et vous décidez de piquer toutes leurs vannes pour vous faire de la thune dessus. Dans le milieu du cinéma d’horreur, plusieurs films ont été étonnement inspirés par des peintures, que ce soit pour une petite scène, une référence ou carrément toute l’histoire et on vous propose donc d’en voir quelques exemples ici.
La maison de Norman Bates (Psychose)
La maison / hôtel du personnage de Norman Bates et de sa « mère » est un endroit assez flippant en soit, posant une ambiance isolée, sombre et propice au malaise. Eh bien pour trouver sa « maison idéale », Hitchcock s’était inspiré du tableau de Édouard Hopper « La maison au bord de la voie ferrée » (1925) comme vous pouvez le voir sur les deux images ci-dessous. L’endroit étant presque un personnage en lui même et connaissant l’importance du détail chez ce bon vieil Alfred on peut se dire que la référence était plus que volontaire. Bon après on cite le film dans les preuves que le cinéma ne comprend rien aux maladies mais personne n’est parfait.
La maison de la famille MacNeil (L'exorciste)
Visible dans l’introduction du célèbre film, la maison dans laquelle se déroule l’intrigue de l’exorciste est également l’image utilisée pour le promouvoir sur l’affiche devenue culte. L’inspiration de cette maison éclairée est venue au réalisateur William Friedkin avec un tableau de Magritte nommé « L’empire des lumières ». Le ciel bleu du tableau est ici remplacé par un ciel sombre et les lumières des lampadaires deviennent alors plus marquées, laissant place à une ambiance effrayante et angoissante mais on peut voir la référence visuelle assez marquée. Vous pouvez aller voir les signes que votre enfant est possédé, c’est super important à vérifier.
Le tableau de la dame à la flûte (Ça)
Dans le film Ça, l’un des jeunes garçons se retrouve dans une pièce avec un tableau complètement flippant d’une femme jouant de la flûte (l’image du top est une reproduction fidèle d’un fan) avant que cette dernière ne s’échappe du tableau sous la forme du clown Pennywise. Cette idée était à la base une hantise récurrente du réalisateur (Andy Muschietti) lorsqu’il était enfant qui était terrorisé par le tableau imprimé de Modigliani « Jeune femme du peuple » présent dans sa maison. Il était persuadé que celle-ci allait sortir du tableau pour le choper et avait alors décidé de mettre cette idée dans le film pour y retranscrire son propre malaise.
Le monstre pâle (Le labyrinthe de Pan)
Le conte de fées pour adultes de l’excellent Guillermo Del Toro puise son inspiration dans plusieurs légendes et histoires en revisitant la sempiternelle histoire de la princesse perdue. Touchant au fantastique et au film de guerre, le long métrage glisse parfois dans l’horreur et c’est principalement la scène du « monstre pâle » qui nous intéresse ici puisque celle-ci est en grande partie inspirée par le tableau de Francisco Goya « Saturne dévorant un de ses fils ». On y voit alors une figure sombre (Saturne / l’homme pâle) dévorer un être beaucoup plus petit que lui (son fils / la fée) dans une référence visuelle très appuyée.
L'école de danse (Suspiria)
Le film angoissant de Dario Argento puise son inspiration dans des sources assez étonnantes, comme par exemple la palette de couleur du classique de Walt Disney « Blanche Neige ». On trouve aussi accrochés aux murs de l’école des tableaux très ressemblants aux illustrations de Aubrey Beardsley produites pour la pièce « Salomé » d’Oscar Wilde mais c’est surtout l’artiste Maurits Cornelis Escher qui semble avoir été la plus grande inspiration pour le réalisateur. L’école de danse se trouve ainsi dans la « rue Escher » totalement fictive et les peintures au mur d’une salle de l’école reprennent le graphisme de l’œuvre « Sky and Water ».
La femme endormie (Frankenstein)
Le film de James Whale de 1931 s’inspire évidemment du roman de Mary Shelley pour donner vie au monstre de Frankenstein et ainsi mettre un visage sur ce dernier qui restera à tout jamais inchangé dans la culture populaire. Lors d’une scène du film c’est une autre inspiration, ici visuelle, qu’on peut facilement observer puisqu’il s’agit du tableau « Le cauchemar » de Johann Heinrich Füssli. La position de la jeune femme est la même sur le tableau et dans le plan et on sent l’envie du réalisateur d’instaurer le même climat de hantise en rappelant au spectateur celle provoquée par le tableau.
Ghostface (Scream)
Le tueur de la saga Scream aura marqué un paquet de monde, tout autant que les dénouements généralement inattendus sur son identité et son masque, devenu iconique, s’inspire largement du tableau d’Edward Munch « Le Cri ». Wes Craven était d’ailleurs convaincu que tout le succès de la saga reposait sur le masque du tueur et qu’aucun autre n’aurait fonctionné, donc il peut remercier ce bon vieux Munch de lui avoir filé l’idée. Il faut dire que le tableau à la base arrive à mettre mal à l’aise la plupart des gens. Vous pouvez aller voir les séquences les plus flippantes de Wes Craven, cet homme était un maître dans son domaine.
La créature (Alien)
Celle-ci est assez célèbre, le film de Ridley Scott où une créature de l’espace décime tout l’équipage d’un vaisseau a été inspirée par le travail de l’artiste Hans Ruedi Giger. Giger est en réalité le créateur de nombreux décors ainsi que du design de la créature du film puisqu’il avait travaillé conjointement avec Scott sur l’ambiance visuelle. À la base, Giger voulait créer un design original pour l’Alien sans s’inspirer d’un travail précédent mais Scott souhaitait lui s’inspirer d’une œuvre pré-existante de l’artiste nommée « Necromon IV » (1976). Vous pouvez alors voir la ressemblance plus que frappante entre le tableau et la créature finale par vous même.