Il fait moche, il fait froid, il pleut,… C’est typiquement LE genre de journée à se poser des questions existentielles sur le sens profond de la vie. Des questions du genre « et pourquoi ça, ça s’appelle comme ça? ». Mieux, pour se demander quelles sont les origines des noms des métiers qui nous entourent au quotidien (ou presque, parce que perso, je ne connais pas énormément de taxidermistes, quoi). Ouais, pointu comme question. Mais intéressant. Pointu et intéressant, un peu comme les pyramides de Khéops, finalement.
Sapeur pompier
Il y a bien des choses qu’on ignore sur les pompiers, à commencer par pourquoi on les appelle ainsi. Au Moyen âge, les « sapeurs » étaient les soldats chargés de creuser des « sapes » : des trous dans les fortifications des ennemies pour que celles-ci s’effondrent. Mais leur mission ne s’arrêtait pas là ! Ils devaient aussi faire sauter les ponts et… Éteindre les incendies ! D’ailleurs, c’est en « sapant » les bâtiments qu’ils parvenaient à isoler les incendies. À l’heure où les réseaux de distribution d’eau n’existaient pas, détruire les fondations pour éviter que les flammes ne se propagent était la meilleure solution.
Pour ce qui est du terme « pompier », il faut remonter à l’invention des premières lances à incendie, au XVIIe siècle. Elles étaient alimentées par des pompes manuelles, ce qui a donné les « pompiers ».
C’est au XIXe siècle que la désignation « sapeur-pompier » entre dans le langage courant, lorsque Napoléon Bonaparte créé la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
(Source)
Sage-femme
Oui, un homme qui pratique ce métier est un « sage-femme » et non pas un « sage-homme » ! En effet, le métier n’a rien à voir avec la « sagesse du/de la pratiquant(e) », puisque « femme » fait référence à celle qui va accoucher (hors, jusqu’à preuve du contraire, l’accouchement, c’est très majoritairement un truc de gonzesse). De son côté, le terme « sage » désigne le médecin, soit, l’ « expert, l’habile dans son art, le sachant ». Maintenant vous sachez !
Croque-mort
Du côté de cette dénomination, plusieurs hypothèses. La première voudrait que, dans le passé, les personnes chargées de s’occuper des dépouilles devaient d’abord croquer (ou tordre) l’orteil du défunt pour s’assurer qu’il était bien parti dans l’au-delà. (Nan mais croquez-moi le pied, je rêve ou quoi?)
La deuxième hypothèse est liée aux épidémies de peste. Lorsqu’une personne en mourrait, une autre était chargée de l’accrocher avec une perche munie d’un croc(het), pour éviter tout contact avec les vivants. On parlait alors du « croche-mort », qui aurait peu à peu évolué en « croque mort ».
Enfin, les petits vieux de l’Académie française pensent simplement que « croquer » veut ici dire « faire disparaître ». Eh nan mais c’est pour me tuer ou kouaaaa?
Taxidermiste
Au cas où vous le sauriez pas, un taxidermiste est « une personne qui empaille les animaux morts pour les rendre propres à être conservés avec l’apparence de la vie ». Dans les films, ces personnes-là font souvent bien flipper. Pourquoi parler de « taxidermie » pour dire « vider les boyaux de ce pauvre mouton mort » ? Eh bien, parce que « taxis », en grec ancien, renvoie à « l’ordre, l’arrangement », et que « dermie » renvoie au derme, soit : à la peau. Pour moins se faire iech, on peut aussi parler d' »empailleur », puisqu’on remplace l’intérieur de la bête par de la paille.
Thanatopracteur
Le thanatopracteur/la thanotractrice est la personne qui intervient sur le corps des morts, pour les rendre « plus présentables ». Dans « tanatropracteur », « thanato » vient de « Thanatos », divinité grecque de la mort. « Practeur » vient de « praxein » qui signifie « exécuter une opération manuelle au sens d’opérer », « manipuler avec l’idée de mouvement », « traiter ». C’est un terme récent, puisque utiliser depuis 1960 seulement. Avant ça, on parlait de médecin réalisant des embaumements.
Maraicher
Le maraîcher est un « exploitant agricole qui cultive des légumes ». Si on l’appelle « maraîcher » et non pas « exploitant agricole qui cultive des légumes », c’est parce que le terme est apparu au XVIIe siècle, à une époque où l’activité jardinière autour de Paris se déroulait principalement dans… Des marais ! S’ils ont été progressivement asséchés et urbanisés, la dénomination, elle, n’a pas bougé.
Ministre
« Ministre » est un emprunt au latin. Le terme vient de « minister », lui-même dérivé de « minus », qui signifie « serviteur ». Si sous la monarchie, le terme de « ministre » désigne « celui qui est au service du roi ». Il faut comprendre ici comprendre que « gouverner consiste en théorie à servir ».
Boulanger
Pourquoi parle-t-on de « boulanger » et non pas de « painetier », « croissantier » ou « baguettier » ? Eh bien parce que la dénomination vient en fait de la langue picarde, dans laquelle « boulenc » fait référence à « celui qui fabrique des pains ronds ». That’s it.
Avocat
C’est à partir du XIIIe siècle que les « avocats » tels que nous les connaissons sont appelés « avocats ». Le nom vient de « vocatus ad » qui veut dire « appelé pour », sous-entendu « appelé pour assister autrui ». Rien à voir avec le fruit, qui lui, signifie « testicule » en aztèque ! Qui pour un petit burne-toast ?
Horticulteur
Non, il ne s’agit pas d’une personne qui cultive des orties (vous l’avez ?). Dans « horticulture », « horti » vient du latin « hortus » qui renvoie au jardin. Si on s’intéresse à la langue grecque, « hortus » semble avoir le même radical que le terme signifiant « enclos », et qui a son tour à un radical commun avec le latin « chors » qui fait référence à « l’enclos rural ». Ceci explique pourquoi la personne qui pratique l’art de cultiver les jardins est appelé « horticulteur ».
Si vous n’avez rien compris à ces métiers, ils seront peut-être mieux expliqués dans ce top des métiers expliqués en version honnête !