L’histoire, c’est passionnant, mais parfois, ça peut aussi être ennuyeux. Finalement, tout dépend de la façon dont on la raconte. À Belfast, la capitale de l’Irlande du Nord, une ville marquée par une histoire très mouvementée, le passé se décline au fil de plusieurs muraux disséminés un peu partout dans les rues. Une ville-musée dans laquelle les artistes ont pris le pouvoir pour rendre hommage, se souvenir, entrevoir l’avenir plus sereinement et ne jamais oublier…
L'hommage à Bobby Sands
Nationaliste irlandais faisant partie de l’IRA provisoire, Bobby Sands était aussi député à la Chambre des communes du Royaume-Uni. Emprisonné, il entama avec d’autres prisonniers une grève de la faim qui conduisit à son décès au bout de 66 jours. Considéré comme un héros, défenseur de la liberté, il figure sur ce mural emblématique visible au 49 Falls Road. Le film Hunger, de Steve McQueen, dans lequel il est interprété par Michael Fassbender, raconte son histoire.
L'hommage aux ouvriers du Titanic
Si un musée raconte l’histoire du Titanic, qui fut donc construit dans les chantiers navals de Belfast, la ville compte aussi plusieurs œuvres de street art sur le sujet. L’une des plus éloquentes étant celle qui rend hommage aux ouvriers qui ont œuvré à la construction du bateau. Elle est visible au début de Combermere Street, à l’angle de Donegall Road.
Le mural de Newtownards Road
Belfast a vu naître un nombre considérable d’artistes et de sportifs. C’est à une poignée d’entre-eux, dont le footballeurs George Best et le guitariste Gary Moore que ce superbe mural rend hommage, sur Newtownards Road.
L'hommage à George Best
Parce que Best mérite bien plusieurs muraux à sa gloire, difficile de faire l’impasse sur cette œuvre incontournable, sobre mais puissante, située sur Blythe Street.
L'hommage aux grévistes de la faim
Dans le style pop-art cher à Andy Warhol, cette fresque rend hommage à Kiera Doherty, un membre important de l’IRA provisoire et à tous les grévistes de la faim de 1981.
L'hommage à Nelson Mandela
Pas besoin d’aller très loin pour admirer ce superbe mural vu qu’il se situe à côté du précédent, sur Shankill Road. Des fresques qui ornent les Murs de la paix jadis construits pour séparer les quartiers catholiques et protestants et ainsi limiter les violences au plus fort du conflit nord-irlandais. Un des hauts lieux du street art concerné dans le monde.
L'hommage à Frederick Douglass
Abolitionniste américain forcé de s’exiler en Europe pour éviter de se faire emprisonner aux États-Unis, son pays natal, Frederick Douglass a marqué l’histoire de l’Irlande à l’époque de la Grande Famine en donnant plusieurs conférences afin de prendre position en faveur du mouvement nationaliste irlandais. On peut admirer cette fresque sur Falls Road.
The Duel of Belfast, Dance by Candlelight
Une œuvre du street artist Conor Harrington dans le quartier de la cathédrale. Une fresque épique à souhait !
Le mural de Kev Largey
Souvent désigné comme le Bansky de Belfast, Kev Largey est un artiste incontournable de la capitale nord-irlandaise. On peut notamment voir l’une de ses fresques dans le quartier de la Cathédrale.
Can it change ?
Une peinture à la fois triste et pleine d’espoir qui représente l’évacuation d’une famille par des groupes paramilitaires républicains. On peut voir à gauche une coupure de presse et à droite une page blanche symbolisant l’avenir incertain du pays. Le message « cela peut-il changer ? Nous le croyons ! « étant lourd de sens.
(Bonus) La Fresque du Duke of York
Pub incontournable du centre-ville, le Duke of York propose une fresque monumentale (et couverte, ce qui est pratique dans une ville où il pleut tout le temps) où se rejoignent toutes les grandes figures irlandaises. Ils sont venus, ils sont tous là, mais saurez-vous tous les reconnaître ?
Et il en manque plein !