Un joli carton aux Oscars pour The Artist et grâce à Jean Dujardin, c'est de nouveau "cool" d'être français pour un spectateur américain. Au-delà du succès du film, cette belle moisson peut nourrir pas mal d'espoirs pour les professionnels français du cinéma, car désormais, on en sait un peu plus sur les recettes qui permettent de s'imposer outre-Atlantique et de séduire le public qui compte vraiment : les jurés des Oscars. Petite sélection des recettes qui marchent et qui vont ouvrir une nouvelle ère pour notre cinéma subventionné.
- Rendre hommage à l'histoire du cinéma américain
Et reprendre explicitement les recettes qui ont construit la grandeur de Hollywood : tourner un western en région parisienne (Le RER sifflera Trois Fois), faire des remakes en anglais de films français (The Big Vadrouille), rejouer de façon épique les grands épisodes guerriers de notre Histoire (Le pont de la Rivière Marne)... - Faire tourner des anciens comiques pas super drôles à la base
Les mecs des Nous C Nous (Bruno Salomone commence à repasser son smoking) et d'une manière générale tous les comiques pas super drôles de ces 10 dernières années, voire même les pas drôles du tout : Les Chevaliers du Fiel seraient tellement plus brillants dans un film muet. - Ne pas parler un mot d'anglais et danser à chaque fois que l'on vous pose une question
Et faire la tournée des popotes dans tous les talkshows US en imitant le chameau. C'est une méthode comme une autre. - Être accompagné d'un chien, ou autre animal mignon, en toutes circonstances
Michel Drucker aurait fait des films, il aurait des statuettes plein son garage. - Se spécialiser dans la grimace
"La Soupe aux Choux" et "Le Gendarme à New York" étaient donc en avance sur leur époque. On s'en doutait, maintenant on en est sûr. - Se débarrasser de tous les clichés des films français
The Artist est l'anti-film français : pas de monologues, pas de femme à poil, pas de Kad Mérad. L'exception culturelle, voilà ce qui nous privait jusqu'ici des Academy Awards - Faire confiance à des producteurs qui ne cherchent pas à faire des merdes commerciales
Thomas Langmann a toujours défendu la création artistique désintéressée, avec des films risqués et ambitieux : Le Boulet, Double Zéro, La Nouvelle Guerre des Boutons, Astérix aux Jeux Olympiques... On peut presque parler de "Nouvelle Nouvelle Vague". - Travailler avec Weinstein Company
Tourner à Los Angeles, sans un mot de français, avec John Goodman et James Cromwell... Pamela Rose était le premier film américain entièrement tourné en France, The Artist, c'est l'inverse. - Ne pas avoir trop de succès en France
Et laisser le César à Omar Sy, grand seigneur. - Avoir du talent, un gros capital sympathie et un réalisateur dont on pense depuis longtemps que c'est un demi-dieu
Oui, ça peut aider.
Et vous, elle vous a donné de l'espoir cette moisson d'Oscars?