La plupart des grandes mégalopoles ont, au fil des années et principalement à partir des années 70, vu des communautés gay se regrouper dans certains quartiers, à la fois pour échapper à la répression encore féroce et pour développer un mode de vie alternatif, proche de la contre-culture, et vivre en paix. Si les droits LGBT ont quand même pas mal avancé dans le monde et que certaines de ces enclaves ont d’une certaine manière viré du côté touristique (on a même listé les destinations les plus gay friendly du monde), il n’en demeure pas moins que ce sont des lieux chargés d’histoire et qui offrent encore aux visiteurs homo ou non un espace de liberté et de fête.
Le Castro (San Francisco)
C’est à la fois le plus connu et le plus génial. Le Castro, à San Francisco, est l’un des premiers quartiers gay à avoir vu le jour, à la fin des années 60. C’est aussi là qu’Harvey Milk a bâti son aura politique, là encore que l’on trouve la maison bleue chantée par Maxime le Forestier. Comme toute lieu authentique, Le Castro a peu à peu cédé à la mondialisation, faisant de son héritage communautaire un argument touristique. Mais cool, l’argument, ça va.
Le Marais (Paris)
D’abord réputé pour sa population juive, puis chinoise, le Marais n’est devenu un haut lieu de la culture gay parisienne qu’à compter des années 1980. Pendant des années, ce petit périmètre concentrait la plupart des bars et boutiques spécifiquement tournés vers les LGBT ; mais aujourd’hui, l’augmentation du prix des loyers dans les 3ème et 4ème a peu à peu changé le visage de l’endroit. S’il reste de nombreux bars arborant fièrement le drapeau LGBT, le Marais est avant tout un centre touristique où les boutiques de luxe s’étalent à ras de trottoir.
Le Village (Montreal)
C’est au mitan des années 1970 que la communauté LGBT a commencé à investir ce quartier historiquement pauvre et délaissé, le transformant en lieu qu’on qualifierait aujourd’hui de hype. Ce regroupement répondait d’une part à des motifs économiques, mais aussi et surtout à lune logique de protection communautaire dans un contexte très répressif envers les minorités LGBT. Surnommé le Village gai, le quartier demeure aujourd’hui un espace ouvert et pas du tout ghettoisé où l’on peut s’amuser librement dans de nombreux bars et lieux culturels.
Capitol Hill (Seattle)
Coeur de la fête et de la nuit à Seattle, Capitol Hill est aussi le lieu de prédilection de la communauté LGBT et une des parties les plus intéressantes de la ville sur le plan architectural. C’est aussi là qu’en 2006 un dingo dingue a commencé à tirer massivement sur des fêtards réunis dans une rave. Un crime odieux et dirigé clairement contre les LGBT qui aura fait 6 morts ; avant une autre tuerie affreuse survenue en 2013 dans une boîte du même quartier.
Gaixample (Barcelone)
Ce quartier de Barcelone n’a pas le même ancrage historique que les autres, mais il n’en demeure pas moins un lieu de choix pour les LGBT et pour les hétéros aimant la fête et la tolérance. Le quartier compte énormément de boutiques et de bars destinés à la communauté homosexuelle ainsi que le tout premier hôtel gay du monde se définissant comme heterofriendly.
Canal Street (Manchester)
Cette grande rue piétonne de Manchester constitue le coeur de la vie LGBT à Manchester. De nombreuses boutiques et bars dédiés en bordent les trottoirs, dans un climat tolérant et bon enfant (et pas mal débranle à la bière quand même).
Soho (Londres)
Soho n’est pas à proprement parler un quartier LGBT, mais c’est un quartier dont la population est variée, tolérante, portée sur la fête et le sexe et en partie LGBT. On trouve à Soho une partie accueillant beaucoup de personnes d’origine asiatique, de nombreux sex shops, des bars, et aussi des magasins et lieux de fête prisés par les LGBT.
Principe Real (Lisbonne)
Coeur d’avant-garde de Lisbonne, le quartier du Principe Real, qui prolonge celui du Bairro Alto, est l’un des principaux points névralgiques de la communauté homosexuelle lisboète. Pareil qu’ailleurs, hein : magasins, librairies, bars et clubs spécifiquement destinés aux LGBT se succèdent, mais on peut bien sûr y aller si on est hétéro.
Reguliersdwaarsstraat (Amsterdam)
La rue gay d’Amsterdam n’est pas seulement un lieu de sortie pour la communauté LGBT néerlandaise, mais aussi un espace de protestation chargé de mémoire. C’est là que la plupart des manifestations et événements visant à promouvoir les droits LGBTQ ont eu et ont toujours lieu, là aussi que l’on peut se prendre une grosse cuite en terrasse si on n’est pas porté sur le militantisme.
Chapinero (Bogotà)
Une partie du Chapinero, le Chapi Gay, constitue le village gay de Bogotà. Dans un sous-continent et un pays traditionnellement très défavorable aux droits des communautés homosexuelles, cette enclave a des allures de refuge. Les homosexuels trouveront plus facilement leur bonheur que les homosexuelles s’ils veulent des lieux unisexe, mais le mélange est toléré et de très nombreux bars sont propices aux rencontres.
Sinon, on a aussi listé les civilisations les plus gay friendly de l’Histoire.