D’abord il y a eu des mecs avec un gros machin qui faisait plein de bruit et qui se sont mis à filmer les trucs autour d’eux, genre un train en arrivage à Marseille, avec toutes les légendes sur le public terrifié qui en ont découlé. Ensuite, on s’est rendu compte que tout ça pouvait rapporter du fric et on a commencé à organiser tout ça. Ensuite, on s’est dit qu’avec du son ce serait mieux, puis avec de la couleur, puis on a gagné encore plus de fric. Et pendant ce temps là, des films sortaient, de qualité variable. Je suis un peu historien du ciné, comme vous voyez.
1960
En 1960, le cinéma est à la croisée des chemins. Des réalisateurs en arrivage explosent littéralement, tandis que les types déjà reconnus confirment tout le bien qu’on pense d’eux. C’est chiant ce que je raconte, non ? Sinon, dans les films qui sortent cette année-là, il y a A bout de souffle (Godard), La dolce vita (Fellini), Plein soleil (René Clément), Psychose (Hitchcock), Rocco et ses frères (Visconti), La vérité (Henri-Georges Clouzot), L’Avventura (Antonioni), Zazie dans le métro (Louis Malle), ce qui fait quand même pas mal et surtout pas mal de gens beaux à aller mater dont Delon, Belmondo, Mastroianni et Bardot.
1993
Malgré l’arrivée d’Edouard Balladur comme Premier ministre, l’année 93 pouvait quand même être agréable, à condition de ne pas la passer devant le JT d’Antenne 2. Pour oublier que c’était une belle année de merde, on pouvait aller voir Jurassic Park (Spielberg), L’étrange Noël de Mr. Jack (Burton), Un jour sans fin (d’un mec on sait pas trop qui c’est, mais c’est quand même super bien), La leçon de piano (Campion), La liste de Schindler (Spielberg encore), Philadelphia (Jonathan Demme), Un coeur en hiver (Sautet) et Talons aiguilles (Almodovar). Je rajoute Les valeurs de la famille Addams à cette liste, parce que c’est quand même la meilleure comédie de l’histoire alors que tout le monde s’en fout.
1969
Kikoo le nouvel Hollywood : Easy Rider (Dennis Hopper), Macadam Cowboy (John Schlesinger). Kikoo le cinéma français trop bien : Que la bête meure (Chabrol), L’armée des ombres (Melville). Kikoo Sergio Leone : Il était une fois dans l’Ouest. Kikoo la shoah : Le chagrin et la pitié (Marcel Ophuls). Kikoo Satyricon (Fellini).
BAM.
2004
L’année 2004 se sépare en trois catégories : les films qui dans quelques années seront estampillés Sundance (Lost in translation de Sofia Coppola, Eternal sunshine of the spotless mind de Gondry, La vie est un miracle, un des meilleurs Kusturica, Big Fish de Burton), les films fabriqués pour le Festival de Cannes en version bien (2046 de Wong Kar-wai, La mauvaise éducation d’Almodovar, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore) et Collateral, qui est un vrai film bien et super sous-coté alors qu’en plus y a un renard dedans.
1977
Star Wars (Lucas), Annie Hall (Woody Allen), Cet obscur objet du désir (Luis Bunuel), L’homme qui aimait les femmes (Truffaut), Une journée particulière (Ettore Scola), New-York, New-York (Scorcese), Rencontre du troisième type (Truffaut). De quoi s’occuper l’esprit pour oublier la fin des trente glorieuses.
1945
Pour fêter la fin de la guerre, Autant en emporte le vent est arrivé en France en 45, 6 ans après sa sorti américaine. Et pour draguer les petites normandes pendant leur séjour français, avant d’aller au bal musette, les GI pouvaient les emmener au cinéma l’Excelsior D’Yvetot voir La belle et la bête (Cocteau), La maison du Dr. Edwardes et surtout L’ombre d’un doute (Hitchcock), Les enfants du Paradis (Carné) ou Rome ville ouverte (Rosselini).
1985
Si les années 1980 ont globalement fait du mal au cinéma, elles peuvent s’enorgueillir d’avoir réussi à chiper l’année 1985 à leurs concurrentes, les années 1970 et 1990. En 1985, on pouvait par exemple aller voir After Hours (Scorcese), Retour vers le futur (Zemeckis), Dune (Lynch), L’année du dragon (Cimino), Shoah (Lanzmann) ou Les Goonies, qui n’est peut-être pas un chef d’oeuvre, mais qui remonte le moral après avoir vu Shoah.
1932
Vous vous souvenez de l’année 1932 ? Bah il y avait Scarface, le premier, réalisé par Howard Hawks, Plumes de cheval des Marx Brothers, Le Testament du Dr. Mabuse ET M le maudit de Fritz Lang, Boudu sauvé des eaux, Dr. Jekyll Et Mr. Hyde, Grand Hotel et Freaks la grande parade. En plus, Truffaut, Milos Forman, Tarkovski et Rappeneau naissaient. Sinon, j’ai eu mon bac en 32, moi. Je vais bientôt fêter les 90 du bac, mais tous mes de l’époque potes sont morts.
2013
2013 est une année qui portait à la fois bonheur et malheur. Malheur parce que Clotilde est partie avec la voiture, les enfants et mon collègue Thierry, et bonheur parce que je m’étais fait une carte UGC illimité, ce qui fait que j’ai pu aller voir L’inconnu du lac (Guiraudie), La vie d’Adèle (Kechiche), Gravity (Cuaron), Inside Llewyn Davis (les frères Coen), La grande belleza (Sorrentino), Le vent se lève (Miyazaki), Django (Tarantino), Le passé (Farhadi), The grandmaster (Paul Thomas Anderson) et Touch of sin (Jia Zhangke).
1996
En 1996, je m’écoutais Gala sur mon discman pour aller au Mega CGR mater Le patient anglais, Fargo, Nos funérailles, Seven, L’armée des 12 singes, Casino, Breaking the Waves et La Haine. Pour avoir revu tous ces films depuis, je me rends compte qu’on peut aussi les regarder sans la bande originale qui fait nininininininin.
Par contre, l’année 2001 elle est technique.