Top 10 des idées reçues complètement fausses sur les châteaux forts

Seuls les châteaux forts étaient fortifiés au Moyen Âge

Ça aurait été bien triste pour la protection des petits villages dépourvus de château-fort ! Dans les campagnes moyenâgeuses, on trouve des églises et des monastères fortifiés, qui permettent aux villageois de s’y enfermer en cas d’attaque. Dans tous les cas, durant cette période, on fortifie un max, puisqu’on fortifie même des ponts et des moulins ! Bref, les châteaux-forts n’étaient vraiment pas les seuls à avoir les murs solides.

C'était uniquement habité par des nobles

Exit les idées reçues tout droit venues de nos Disney d’enfance : non, les châteaux n’étaient pas simplement peuplés par le prince, la princesse et l’horrible belle-mère, ou bien par des chevaliers. En zone de conquête, les châteaux-forts jouaient un rôle de garnison, pour cantonner les troupes de soldats.

Les châteaux abritaient beaucoup d'hommes

Dans les films, les méchants attaquent le château, et des centaines de soldats se mettent à fuser de partout dans ledit château pour le protéger. En réalité, les châteaux-forts étaient souvent quasi vides, quand aucune bataille ne semblait menacer. Selon les recherches de l’historien Alain Kersuzan, les châteaux-forts entre Lyon et Genève étaient, par exemple, fréquemment peuplés de deux soldats et un guetteur. Ah bah au moins, ils avaient de la place.

L'intérieur des châteaux-forts était sinistre

Même si ce n’était pas non plus Versailles, les châteaux-forts n’étaient pas aussi sombres et froids que nous le laisse croire notre imaginaire. Il y avait bien des fenêtres pour laisser entrer la lumière : elles n’étaient simplement pas placées du côté du fossé, afin d’éviter de clamser en passant une tête au matin. La nuit, des luminaires installés un peu partout prenaient le relais. Niveau chaleur, on trouvait des foyers ouverts ou des poêles en céramique pour chauffer les pièces. Niveau confort, on a des latrines, parfois des baignoires, des petits bancs de pierre sous les fenêtres, et on bouffe plutôt bien. Bref, pas si terrible !

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Dickeybird

Il n'y avait qu'un château-fort par ville

On l’a dit plus haut, certains n’en avaient pas du tout. Et à l’inverse, d’autres en comptait plusieurs pour une même cité ! Selon l’archéologue Christian Rémy, «une moyenne de quatre à cinq sites castraux par commune n’a rien d’excessif».

Les châteaux-forts disparaissent à la fin du moyen-âge

S’il est vrai que la Renaissance voit fleurir des palais, cela ne veut pas dire que les châteaux-forts ont totalement été remplacés ! La noblesse continue d’ajouter à ses demeures des fossés, des ponts-levis, des mâchicoulis ou de petites ouvertures de tirs. Ce ne sont pas totalement des châteaux-forts, mais on conserve certains de leurs principaux attributs.

Les châteaux-forts ont toujours des tours rondes

Quand on pense à un château-fort, on imagine tout de suite un gros rectangle pris entre deux tours rondes. Même s’il est vrai que les bâtisseurs les ont largement préférées pour leurs « avantages militaires », il n’en reste pas moins que bien des châteaux arborent fièrement des tours quadrangulaires ! C’est notamment le cas dans le sud de la France. D’ailleurs, à l’origine, c’est même les tours rectangulaires ou carrés qui étaient majoritaires dans le paysage européen.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Jacques Deher

Ils n'étaient construits que pour la guerre

Même si la défense est effectivement l’un des arguments phares de ces constructions, certains châteaux-forts servaient simplement à se la péter un peu en étalant sa thune pour asseoir son pouvoir et son prestige. Un peu toxique comme comportement, mais nous, on a bien des milliardaires qui collectionnent les jets privés, donc plus rien ne m’étonne. Autrement, ces lieux pouvaient aussi servir de centres administratifs, de lieux de résidence ou de refuges en cas de conflit.

Autour de chacun d'entre eux, il y avait des douves remplies d'eau

À l’époque, il ne suffisait pas d’ouvrir un robinet pour avoir l’eau. De fait : trouver une source d’alimentation régulière pour que les douves restent pleines étaient aussi faciles que de couper une patate douce avec un trombone. Selon la position géographique de la forteresse, c’était d’autant plus chiant. Bref, pour cette raison simple, tous n’avaient pas de douves.

Tous avaient des ponts-levis

Eh bah non ! Plusieurs éléments entraient en compte pour la détention d’un pont-levis ou non : la taille de l’édifice, la présence de douves ou de fossés, le système de défense adopté et les moyens déployés pour la construction. Tout dépendait du style architectural, des besoins défensifs du château et des préférences du constructeur.