Les enquêtes épinglent régulièrement les mauvaises manières des touristes français à l’étranger, qui pointent à la troisième place des touristes les plus détestés. La faute à une surreprésentation, puisque les Français voyagent beaucoup, mais aussi à une tendance générale des Français à ne pas adapter leur comportement aux coutumes locales. Essayons de changer la donne.
Faire la bise aux femmes aux Etats-Unis ou en Allemagne
On se serre la main, on ne fait pas la bise. La bise est vécue comme une sorte d’agression sexuelle, de pénétration dans la sphère privée de l’autre. Ça vaut aussi en Inde.
Laisser son chien faire caca sur le trottoir
Dans les témoignages d’étrangers qui visitent la France (par étrangers, entendez Nord-Américains surtout), un sujet revient systématiquement : les merdes canines sur les trottoirs. Même si la politique s’est durcie, en France, globalement, on s’en bat les steaks. Ce n’est pas du tout, du tout le cas partout.
Parler politique direc'
Les Français aiment le débat et parlent régulièrement de politique. Un désaccord n’est pas nécessairement le ciment d’une inimitié. Ce n’est pas le cas partout dans le monde. Dans les pays asiatiques et, dans une moindre mesure, dans les pays anglo-saxons, le conflit doit être évité par tous les moyens. On se montrera grossier en exprimant des opinions tranchées ou en parlant avec véhémence. Du coup, on pourra parler de météo à table et se faire bien chier.
Lever le pouce pour faire de l'autostop ou dire cool au Moyen-Orient
En France et dans pas mal de pays occidentaux, lever le pouce peut vouloir dire « tu peux me déposer à Nogent-le-Rotrou » ou « Cool Raoul ». Sauf qu’au Moyen-Orient, ce même geste adressé à une personne est une invitation à ce qu’elle aille se faire sodomiser. Ce qui, en plus d’être assez cavalier, n’est pas légal légal dans beaucoup de pays du Moyen-Orient.
Boire un alcool que l'on n'a pas ramené à une soirée en Amérique du Sud
En France, on peut s’enquiller des verres de Lavagulin 16 ans d’âge dans une soirée, même si on a ramené une 8.6 (on peut, mais on risque de ne pas se faire réinviter). En Amérique du Sud, il est de coutume de ramener sa propre boisson et de s’y cantonner. Sinon, on passe pour un gros taxeur d’occidental.
Planter ses baguettes dans le riz au Japon
Comme on n’a pas l’habitude de manger avec des baguettes, il n’est pas rare que l’on repose ses doigts en posant ses baguettes dans le riz dans un restaurant asiatique. Sauf que si l’on fait ça au Japon, on fait un présage de mort. Voilà. Vous ne pourrez pas dire que vous ne le saviez pas.
Regarder un Japonais droit dans les yeux
Les Français n’aiment pas discuter avec une personne qui ne les regarde pas dans les yeux. Cette attitude est interprétée comme un signe de fuite. Au Japon, en revanche, fixer quelqu’un dans les yeux est synonyme d’intimidation, une manière de dire « kesk’ya » quand on ne parle pas japonais. Autant éviter.
Eternuer en Inde lors d'un événement
L’éternuement est interprété comme un mauvais présage, en Inde, notamment quand il se produit pendant un événement ou une cérémonie. Il faut donc à tout pris éviter d’éternuer pendant un mariage ou un enterrement. En même temps, si vous vous retrouvez invités à un mariage ou à un enterrement en Inde, ça sous-entend que vous y vivez depuis un petit moment et vous devez probablement déjà connaître la règle.
Râler ou dire non en Chine
Les Chinois ne disent jamais non frontalement. Ils disent « oui, mais », une façon comme une autre de ne surtout pas générer de conflit. C’est épuisant pour les Occidentaux qui ne sont pas habitués à ces manières de faire et tendent, à tort, à les interpréter comme une fuite quand il s’agit simplement de ne pas heurter l’autre. Exprimer trop clairement son désaccord vous fera passer pour un gros connard.
En Chine encore, on ne pointe pas quelqu'un du doigt
Vous me direz, en France, on n’est pas censé le faire non plus d’après ma mère. Mais il arrive fréquemment que pour désigner quelqu’un, on indique sa direction du doigt sans penser à mal. En Chine, un tel geste est un synonyme d’agression, comme si on s’apprêtait à lâcher la meute. En revanche, il est possible de désigner une personne en tendant sa main paume ouverte vers elle.
Le problème de la mondialisation, finalement, c’est que c’est pas nous qu’on décide sur quelles bases elle se fait.
Réflexion typiquement française.