L'histoire de la musique compte beaucoup d'étoiles filantes. Des groupes qui ont marqué leur époque avec un seul album studio. Des formations plus ou moins célèbres mais toujours caractérisées par une œuvre aussi brève que marquante.
- The Sex Pistols
Formation phare de la scène punk britannique, The Sex Pistols crée l'événement en 1977 en sortant Never Mind The Bollocks, Here's The Sex Pistols, un pur manifeste bien rentre-dedans. Un disque salué par la critique et le public, qui s'impose comme un classique instantané. Une gloire qui précipitera paradoxalement l'implosion du combo. Gavé à raz la gueule de tubes intemporels (Holidays In The Sun, God Save The Queen, Anarchy In The U.K....), Never Mind The Bollocks reste à ce jour l'un des témoignages punk les plus spectaculaires.
- The Avalanches
Originaire de Melbourne, ce fameux collectif a bouleversé son monde en 2000, avec Since I Left You, son seul et unique album. Utilisant quelques 3500 samples (même Madonna donna exceptionnellement son accord pour l'utilisation de son titre Holiday), le disque fit un carton et le clip du titre éponyme reste à ce jour l'un des meilleurs jamais réalisés (au moins).
- Derek and The Dominos
On doit à ce groupe le fameux tube Layla que beaucoup attribuent à Eric Clapton en solo. Pour autant, l'album Layla And Other Assorted Songs, que le guitariste enregistra avec certains membres de son orchestre précédent (Delaney & Bonnie & Friends), sans oublier Duane Allman, s'apparente à un authentique sans faute. Le groupe splita peu de temps après son retour en studio, avant d'être touché par une suite de tragédies affectant la plupart de ses membres. Blind Faith, un des autres groupes de Clapton, a lui aussi publié un seul album, dont la pochette fit d'ailleurs scandale (Blind Faith, 1969). - Mother Love Bone
Comptant en son sein deux futurs membres de Pearl Jam (Stone Gossard et Jeff Ament), Mother Love Bone est à juste titre considéré comme l'un des précurseurs de la scène grunge de Seattle. Leur seul album, Apple, étant ainsi porté aux nues par ceux qui plus tard emmèneront le genre à son apogée. Et encore une fois, c'est la mort d'un des membres du groupe, à savoir Andrew Wood, le chanteur, qui précipita la fin de cette brève mais puissante histoire.
Temple of the Dog, le groupe hommage à Andrew Wood, monté par Chris Cornell et comptant dans ses rangs Stone Gossart, Jeff Ament, Eddie Vedder, Matt Cameron et Mike McCready (tous les membres du Pearl Jam actuel), n'a lui aussi logiquement livré qu'un seul album (Temple of the Dog, 1991). - Minor Threat
Leader du mouvement Straight Edge (ce qui équivaut en gros à du hardcore sans drogues ni alcool), Minor Threat est l'une des étoiles filantes les plus lumineuses du hardcore. Sans concession, partisan d'une démarche très Do It Yourself, il fut à l'origine d'un nombre incalculable de vocations dans le milieu. Dissous en 1983, 3 ans après sa création, Minor Threat a laissé un album en forme de coup de boule dans les valseuses et une poignée de EP. - The Germs
La discographie de The Germs compte plusieurs albums live mais un seul enregistré en studio. Produit par Joan Jett, Germs Incognito (GI pour les intimes) est le fruit de la collaboration de quatre fous-furieux originaires de Los Angeles, dont la musique, à la fin des années 70, contribua à entériner le son punk hardcore américain. The Germs qui comptait dans ses rangs ce cher Pat Smear, depuis passé chez Nirvana et aujourd'hui toujours aux côtés de Dave Grohl dans les Foo Fighters.
- The La's
Tout le monde a au moins entendu une fois le hit There She Goes de The La's, sans savoir qui en était à l'origine. Auteur d'un seul disque studio, ce groupe originaire de Liverpool ne reçut pas avec beaucoup d'enthousiasme un succès qui finit par faire apparaître des dissensions. Depuis le split en 1992, le groupe s'est reformé de manière sporadique, à l'occasion de concerts, comme en 2011 au Rock en Seine, où sa performance ne fit pas du tout honneur à son unique album.
- The Monks
Fondé par des GI américains basés en Allemagne, en 1963, ce combo qui a joué un rôle non négligeable dans la naissance du punk (au niveau sonore mais aussi pour ce qui est de l'image), n'a jamais vraiment connu le succès. C'est d'ailleurs pour cela qu'il se sépare en 1966. La ressortie remarquée de leur album, Black Monk Time, poussa néanmoins les musiciens à se retrouver pour remonter sur les planches.
- Them Crooked Vultures
Supergroupe formé par Dave Grohl, John Paul Jones et Josh Homme (accompagné du génial Alain Johannes), Them Crooked Vultures livra en 2009 un album parfaitement pertinent au vue des carrières respectives de ses membres. Un disque, une tournée et puis c'est tout. Mais quel disque ! Et quelle tournée ! On rêve d'un second round.
- Snot
Créé en 1995, le groupe californien a sorti son remarquable premier album Get Some en 1997. En 1998, la trajectoire fulgurante de Snot s'arrête brusquement quand Lynn Strait, le chanteur, se tue dans un accident de voiture (il était accompagné de son chien Dobbs, qui figure sur la pochette de l'album). Un drame qui fédère la scène metal, autour de Strait Up, un album hommage, publié en 2000. Snot s'est reformé en 2008. On parle depuis d'un éventuel second disque studio...
- Heaven and Hell
On retrouve dans Heaven and Hell la même formation que celle de l'album de Black Sabbath, Mob Rules, soit Tony Iommi, Geezer Butler, Vinny Appice et Ronnie James Dio. Un groupe qui sortit son premier et unique album studio, The Devil You Know, en 2009, soit un peu plus d'un an avant le décès de Dio, qui mit un terme à l'aventure, alors qu'une tournée s'apprêtait à être lancée. Un drame qui a également précipité la réformation de Black Sabbath, première mouture, avec Ozzy Osbourne au chant (mais sans Bill Ward, le batteur).
- Damageplan
Là encore, c'est un décès qui a mis un terme à la carrière du groupe. Celui du guitariste Dimebag Darrell, en l’occurrence, abattu sur scène par un déséquilibré, en 2004. Fondé l'année précédente par les ex-Pantera (et frères) Vinnie Paul Abbot et Dimebag, Damageplan n'aura eu le temps de sortir qu'un seul album, soit New Found Order. - Peeping Tom
Chanteur de Faith No More, touche à tout de génie, Mike Patton est à l'origine d'un grand nombre de projets plus ou moins populaires. Peeping Tom est en cela l'un des plus remarquables. Porté par un Patton très inspiré, et traversé de collaborations avec Norah Jones, Kid Koala ou encore Massive Attack, l'unique album du groupe, sorti en 2006, reste l'une des pièces les plus exceptionnelles de l'étrange et fascinante discographie de Patton. - Nailbomb
Uppercut thrash assené par Max Cavalera (alors qu'il était encore dans Sepultura) et Alex Newport de Fudge Tunnel, Nailbomb n'a enregistré qu'un seul album (Point Black, 1994) pour la simple et bonne raison que le projet n'a jamais eu d'aspirations commerciales. Envisagé comme on « one shot », son succès encouragea néanmoins le groupe à sortir une captation live en 1995, avant de s'arrêter définitivement.
- The Propellerheads
La classe absolue : un batteur et un bassiste/clavier qui s'associent pour faire un album, ils donnent naissance à une bombe atomique et se hissent au sommet d'un genre musical dominé par Fatboy Slim ou les Chemical Brothers, s'invitent sur la BO de Matrix et grave dans l'Histoire de la musique une version légendaire de Au Service Secret de sa Majesté. Et puis plus rien, comme si les mecs avaient fait le tour.
Oui, on a considéré que Jeff Buckley avait fait deux albums. Après, il y a aussi les groupes dont on aurait aimé qu'ils ne sortent qu'un seul album, voire pas du tout. Mais c'est un autre sujet...