Dans les sombres affaires de financement illicite de partis politiques, le débat est souvent pollué par les gens qui disent "tous pourris" et qui ont la flemme d'essayer de comprendre et ceux qui disent que "pfiou... c'est très compliqué cette histoire" qui sont en général mouillés dans l'affaire. Surtout que dans le cas de Bygmalion, c'est relativement simple, ça se résume en quelques gifs :
- Quand Bygmalion, fondé par des proches de Jean-François Copé, est choisi pour l'organisation de la campagne de Nicolas Sarkozy
- Quand Le nombre de meetings de campagne prévus passe de 3 à 44
- Quand Nicolas Sarkozy dépose ses comptes de campagne pour en obtenir le remboursement
- Quand la Commission corrige les montants et rejette les comptes pour quelques centaines de milliers d'euros de dépassement. L'UMP n'est pas remboursé de ses frais de campagne.
- Quand il faut demander 11 millions d'euros aux militants, lancement du "Sarkothon"
- Quand les dettes sont épongées, et qu'on se dit que cette histoire est réglée
- Quand Bygmalion facture 638 038,10 euros pour un site internet de l'UMP qui en vaut 3000
- Quand Bygmalion facture 172 415,36 euros pour l'envoi d'une lettre d'information aux députés du parti
- Quand l'hébergement du site Internet coûte jusqu'à 22 000 euros pour un mois
- Quand Pierre Lellouche apprend qu'il est censé avoir touché 300 000 euros pour une conférence qu'il n'a jamais donnée sur un sujet qu'il ne connait pas du tout
- Quand Bygmalion explique à Jean-François Copé, président de l'UMP, que ces fausses factures permettent d'éponger des prestations qui ne pouvaient pas rentrer dans les comptes de campagnes de 2012
- Quand Nicolas Sarkozy explique qu'il avait autre chose à foutre que mettre son nez dans la compta
- Quand Brice Hortefeux ne connait tellement pas Bygmalion qu'il dit "Pygmalion"
- Quand Nicolas Sarkozy offre un poste à un militant pour qu'il ne pose pas de question publiquement sur cette histoire
- Quand Mediapart estime que la campagne a coûté en réalité 39 millions d'euros et pas 21 millions
- Quand Jérôme Lavrilleux, directeur-adjoint de la campagne, laisse entendre que Copé et Sarkozy étaient forcément au courant de ce montage
- Quand tu changes le nom de ton parti en "Les Républicains" en pensant que ça effacera tout
- Quand Jean-François Copé, proche des patrons de Bygmalion, est dégagé de la présidence de l'UMP
- Quand Jean-François Copé, entendu par les juges, explique que Nicolas Sarkozy est du genre à se tenir au courant de ce qu'il se passe
- Quand Nicolas Sarkozy est mis en examen
On en est là. La suite dans les prochaines semaines. Si vous n'avez toujours pas compris cette histoire, on vous invite à écouter l'excellent podcast "Affaires Sensibles" sur ce sujet.