Connaissez-vous le whitewashing ? Ce phénomène souvent associé à Hollywood mais qui existe aussi chez nous consiste à caster des acteurs caucasiens pour jouer des rôles non-caucasiens. Oui, c’est étrange, oui ça devrait nous choquer, mais pourtant ça passe et personne ne semble trop inquiet de voir Jake Gyllenhaal incarner un prince perse, après tout c’est le cinéma. Sauf qu’en terme de représentation c’est important, et si la couleur de peau ne devrait pas être un critère de casting (cf la polémique après le cast d’une actrice noire pour incarner Hermione Granger), on se dit qu’un peu de diversité à l’écran ne ferait pas de mal.
Genghis Khan par John Wayne dans The Conqueror (1956)
C’était dans The Conqueror et faut bien reconnaître que la petite moustache lui va à ravir.
Major Motoko Kusanagi par Scarlett Johansson dans Ghost in the Shell (2017)
Certaines rumeurs ont même affirmé que l’actrice serait « asianisée » en post-prod, ce qui a été démenti mais tout de même, on peut se demander s’il n’existait pas une actrice asiatique plus à même d’incarner l’héroïne de GitS.
M. Yunioshi par Mickey Rooney dans Breakfast at Tiffany’s (1961)
Là on dépasse les frontières du whitewashing pour sauter à pieds joints dans le racisme hollywoodien des années 60 et sa caricature de Japonais assez fine vous allez le voir. Par Mickey Rooney, pas franchement asiatique donc.
Ra’s Al Ghul par Liam Neeson dans Batman Begins (2005) et The Dark Knight Rises
Eh oui, Ra’s Al Ghul serait né quelque part dans la péninsule arabique, parfois sa genèse évoque un Berbère, en tout cas il n’a apparemment que très peu de lien avec l’Irlande de Neeson.
Dastan par Jake Gyllenhaal dans Prince of Persia
Un Prince de Perse. DE PERSE. Pas « le prince américain aux origines suédoises ».
Ramsès II et Moïse par Joel Edgerton et Christian Bale dans Exodus: Gods And Kings (2014)
On comprend Ridley Scott qui pour se justifier de son cast pour le moins étrange disait que Christian Bale était « plus vendeur » que « Mohamed Machin ». Ok, pourquoi pas, il te faut un premier rôle bankable, mais prendre un Australien recouvert d’autobronzant pour jouer Ramsès II c’est peut-être maladroit non ?
Othello par Laurence Olivier dans Othello (1965)
Rien de tel qu’une bonne black face pour faire un petit carton au cinéma n’est-ce pas ? Alors c’est vrai que dans les années 50 les blackfaces étaient courantes au théâtre et au ciné mais en 1965 on en est plus là. Sidney Poitier a reçu l’Oscar du meilleur acteur l’année précédente et voir des noirs à l’écran n’est plus une nouveauté ni une surprise.
Divya Narendra par Max Minghella dans "The Social Network" (2010)
Quand un personnage est basé sur une personne réelle, c’est toujours un peu bizarre de le voir whitewashé. Et on imagine qu’il y a bien des acteurs indo-américains à Hollywood qui auraient pu incarner Divya Narendra plutôt que Max Minghella (qui fait du bon boulot hein, attention).
On a hâte de voir l’inverse !