Ce que je déteste voir dans les journaux, c’est quand des femmes font des exploits ou des trouvailles hyper cool pour le bien de l’humanité mais que les journaux écrivent juste « Une femme … » comme si écrire le nom de la femme allait leur faire perdre un bras et attraper le Covid-19 sur le champ. Ce que je déteste encore plus, c’est quand des femmes font des exploits mais qu’on attribue leur exploit à un mec et qu’ils omettent totalement de citer la femme en question, COMME PAR HASARD, tiens tiens. Du coup, aujourd’hui on est là pour mettre à l’honneur ces femmes qui ont réalisé des exploits médicaux et qui sont beaucoup moins connues que Louis Pasteur ou Albert Einstein, et nous ça nous énerve. On va tout casser là.
Marthe Gauthier
En 1958, Marthe Gautier découvre la cause de la trisomie 21, en appliquant les techniques de culture cellulaire qu’elle est la seule à maîtriser en France. En découvrant qu’il y a 3 chromosomes 21, Marthe n’a malheureusement pas de microscope pour prendre sa découverte en photo et Jérôme Lejeune, chercheur pour le même professeur, lui propose alors de le faire pour elle. Elle lui confie ses larmes d’observation. Il fait les photos, et il présente alors seul la découverte lors d’un congrès au Canada. Jérôme Lejeune bénéficiera seul du prestige et sera même décoré du Prix Kennedy. Ce n’est que 63 ans plus tard que le public découvre ce qu’il s’est vraiment passé, Jérôme ce giga voleur. Merci Marthe.
Elsie Widdowson
Diététicienne, elle a donné naissance à la diététique moderne et a posé les principes d’une alimentation saine. Pour tester comment le corps humain réagissait face aux différents régimes, elle était son propre cobaye et c’est elle-même qui s’injectait des minéraux et des vitamines dans le corps. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, un régime à base de choux, de pommes de terre, de pain et de craie a été élaboré par le Gouvernement Britannique, et c’était en partie grâce à elle. Et, pour reprendre une de ses citations célèbres, elle aurait dit « Les pizzas à l’ananas c’est vraiment dégueulasse, ceux qui en mangent vous êtes le Diable en personne bande de boloss ». Merci Elsie.
Virginia Apgar
Le score Apgar, c’est le truc très connu des parents et des médecins qui sert à évaluer la santé d’un bébé à sa naissance. Avant cette découverte, il n’y avait aucun système qui permettait de savoir si les bébés naissaient en bonne santé ou non. Et, si vous êtes un minimum intelligents, vous aurez compris que « Score d’Apgar » et « Virginia Apgar », y’a un p’tit lien, quoi. Et du coup, c’est à cette anesthésiste que l’on doit ce progrès considérable dans l’obstétrique. Merci Virginia !
(Sinon, vous pouvez aussi tester le Score Clara-de-Topito, qui consiste juste à dire « Et ça va ou quoi ? » au bébé quand il naît. S’il répond, « ouais ça va », c’est qu’il est en bonne santé, s’il répond « bof bof, c’est pas trop la forme » c’est 1. que c’est un relou et 2. qu’il est pas en super santé. Ne me remerciez pas c’est cadeau)
Anne McLaren
A moins que vous aimiez passer vos dimanches aprèms dans la rue à porter des panneaux laids du style « Famille = Papa + Maman », vous devez savoir ce qu’est la Procréation Médicalement Assistée. Et bien, c’est à Anne que l’on doit tout ça. Dans le milieu des années 50, elle et son équipe ont réussi à créer des bébés souris en fécondant un ovule de souris hors de son utérus et en implantant les embryons dans celui d’une souris porteuse. Après avoir réussi l’expérience, Anne a même envoyé un télégramme en disant « 4 bébés-éprouvettes sont nés ! ». Merci Anne McLaren.
Mary-Claire King
Après 16 ans de recherches intenses, Mary-Claire King découvre le gène BRCA1, responsable de la forme héréditaire du cancer du sein, ce qui est très impressionnant. Mary-Claire est également connue pour avoir prouvé dans sa thèse de doctorat que les génomes de l’homme et du chimpanzé étaient identiques à 99%, ce qui est vachement moins impressionnant car je le prends personnellement très mal d’être comparée à un chimpanzé. Cette généticienne est aussi connue pour son application de la génétique aux droits humains. Bref, Mary-Claire connait plein de trucs, Mary-Claire est très impressionnante, soyez comme Mary-Claire. Merci Mary-Claire.
Françoise-Barré Sinoussi
Virologue, elle a fait de nombreuses recherches à l’institut Pasteur sous la direction de Luc Montagnier, et elle découvre en 1983 le virus d’immunodéficience humaine (VIH) à l’origine du SIDA, ce qui lui vaut de recevoir le prix Nobel de médecine en 2008. Depuis, elle continue de poursuivre ses recherches dans le domaine, en essayant de trouver un remède. Grâce à elle, le SIDA est désormais une maladie avec laquelle on peut vivre, et non une condamnation à mort systématique. Merci Françoise-Barré, même si on n’avait jamais vu ce prénom auparavant, on t’aime.
Madeleine Brès
Madeleine Brès est la première femme française à avoir obtenu un diplôme de médecine. Petite, elle accompagne son père à l’hôpital de Nîmes, et rencontre une infirmière religieuse qui lui fait découvrir le milieu hospitalier. Un jour, Madeleine se présente au doyen de la faculté de médecine de Paris pour lui demander l’autorisation de s’inscrire dans sa fac. Il lui conseille alors de passer le baccalauréat de lettres et des sciences d’abord, et elle revient donc quelques années plus tard, bac en poche, s’inscrire dans la faculté. Grâce à elle et son diplôme, des milliers de femmes ont ensuite pu s’inscrire en fac de médecine et pleurer toute l’année devant leurs cours de PACES. Merci Madeleine Brès.
Agnodice
L’Athénienne Agnodice, vers -300 avant J.C., voulait apprendre la médecine mais ne pouvait pas car c’était une femme. Alors, pour apprendre la médecine, elle s’est déguisée en homme et a pu être instruite par le médecin Hérophile. Ce fut donc la première femme à exercer la médecine, grâce à une fausse barbe et un sweat-shirt achetés à 14,99€ sur Amazon. Merci Agnodice.
June Almeida
June Almeida est une virologue écossaise, qui, malgré son manque d’éducation dite « formelle », est devenue docteure en sciences et pionnière de l’imagerie, ainsi que de l’identification des virus. En 1966, elle est la première à décrire un nouveau type de virus, appelé le « coronavirus ». Et, en principe, si vous avez allumé la télé ou êtes sortis de chez vous au moins une fois ces 18 derniers mois, vous devez à peu près savoir ce que c’est, le coronavirus. Bien sûr, il existe des dizaines de formes de coronavirus différentes, donc on ne peut pas entièrement guérir le Covid-19 avec les travaux de June, mais sans elle, on ne saurait peut-être même pas ce que c’est aujourd’hui et on aurait été vachement dans la merde, on n’aurait même jamais su si on disait « Le » ou « La » Covid.
Alice Ball
Alice Ball, chimiste américaine, parvient à créer une solution hydrosoluble des composants actifs présents dans l’huile qui peut être injectée en toute sécurité et provoque peu d’effets indésirables pour les personnes souffrant de la lèpre. Bon, je vais pas vous mentir, j’ai rien compris dans la phrase à part le mot « huile », mais bravo Alice Ball, qui n’a malheureusement pas eu le temps d’avoir les primes pour sa recherche, parce qu’elle est décédée d’une maladie seulement quelques mois plus tard. Merci Alice.
A deux doigts de m’inscrire en PACES pour devenir une de ces femmes, mais vraiment juste 2 doigts.