On ne se lasse pas des pires fails d’architecture en images mais aujourd’hui on a voulu nous pencher sur quelques anecdotes cocasses dans l’histoire de l’architecture sur des erreurs bien reloues qui ont foutu un sacré merdier sur le chantier. S’il y a des connaisseurs dans la salle, vous me ferez le plaisir de nous en citer d’autres j’adore les histoire de lose bétonnée.
La tour de Pise
Certainement l’exemple le plus canonique du genre : cette tour complètement penchée qui permet à chaque touriste un peu farfelu et doté d’une créativité sans limite de faire une photo vraiment cocasse et originale (non). L’histoire de sa construction, elle, pour le coup est vraiment cocasse et originale quoique follement coûteuse.
D’abord le choix du terrain était complètement con, puisque le sol composé principalement de limon et d’argile était instable et mou (comme toi après une tartiflette). Du coup, les architectes ont construit des bases de seulement 3 mètres (car on pouvait trouver de l’eau au delà de cette profondeur). Alors forcément, dès la construction des premiers étages, la structure a commencé à s’affaisser. Et pour rattraper le bordel les architectes ont foutu des arches et des colonnes afin de tenter de redresser le bordel. En vain. Là dessus on a fait une petite pause d’un siècle dans le chantier because la flemme visiblement (pas trouvé d’autres explications).
En 1230 un nouvel architecte rajoute un étage plus haut d’un côté que de l’autre pour tenter de redresser cette tour impertinente. En vain. La construction sera à nouveau interrompue à deux reprise entre 1260 et 1280 mais deux nouveaux étages voient le jour suivant la même méthode de contrebalancement des arches. Bref aucun architecte n’a suivi le plan original de la tour et de nombreux ingénieurs tentent de limiter son inclinaison depuis quelques décennies.
On ne sait pas exactement combien a coûté tout ça mais deux siècles de construction dans les dents, c’est vachement plus que la tour Montparnasse.
Le Millennium Bridge : quand tu peux jouer à la corde à sauter avec un pont
Premier pont inauguré à Londres depuis un siècle en juin 2000, la passerelle en acier chevauchant la Tamise s’est rapidement mise à osciller sous le poids des premiers piétons. Pas idéal pour mettre en confiance. Le pont a été fermé pendant 2 ans devenant par la même occasion un objet de moqueries pour les autochtones (vraiment des bâtards les Londoniens). Au final la construction aura coûté 18,2 millions de livres sterling initialement puis 5 millions en rab pour régler ce tout petit problème d’oscillement.
Le Fryscraper : la tour la plus chaude de ta région
Autrement appelé le « Walkie-talkie », ce gratte-ciel londonien construit en 2014 sur les plans de l’architecte Rafael Viñoly n’est belle qu’en apparence. Recouverte de verre et d’une forme bombée, la façade a posé de graves problèmes de réflexion de la lumière à tel point que ça a fait fondre entre autre la carrosserie d’une Jaguar sous la tour et plusieurs devantures de boutiques, sans compter un grave problème de ventilation intérieure à la tour qui la rend excessivement chaude. Le truc con.
Le truc encore plus con c’est que l’architecte uruguayen n’en est pas à son coup d’essai et aurait également engendré des problèmes similaires de « four solaire » avec son précédent projet l’hôtel Vdara de Las Vegas.
Le Lotus Riverside Complex de Shanghai
Ce projet résidentiel de grande ampleur dont la construction a commencé en 2007 à Shanghai s’est soldé par un terrible effondrement qui n’a fort heureusement causé aucune mort. Encore une sombre histoire de sol instable gorgé de flotte, phénomène aggravé par les pluies torrentielles qui ont accompagné le début des travaux. Les fondations ont cédé juste avant l’inauguration du bâtiment laissant paradoxalement les vitres intactes comme on peut le voir dans la vidéo qui suit.
Le Fidenae Stadium : fail antique
Voilà encore un cas d’école de lose architecturale qui remonte à l’Antiquité. L’événement dramatique qui a suivi la construction de ce stade a même été relaté dans les Annales de Tacites. Atilius, architecte pas très éclairé mais fortement attiré par le pognon a voulu profiter de l’appétence de Romains pour les jeux en construisant un stade immense à moindre coût. Sauf que le sol était pourri, les dimensions du stade beaucoup trop grandes (700 mètres de long sur seulement 25 m de large) et son étroitesse empêchait l’évacuation de l’eau entraînant ains la mort de… 50 mille visiteurs présents à l’inauguration pour un spectacle de gladiateurs. C’est ce qui s’appelle une boulette.
Le stade olympique de Montréal
A la demande du maire Jean Drapeau (déjà : MDR ce blase), l’architecte français Roger Taillibert s’attelle à la construction de ce nouveau stade dans l’espoir d’y accueillir les JO d’été 76. Malheureusement tout ne s’est pas très bien passé, d’abord le toit rétractable en kevlar censé être un exemple de modernité a posé plein de galères (il se déchire à chaque ouverture) et est finalement remplacé par un toit fixe, sans compter les problèmes de corruption qui ont fortement ralenti le chantier. La construction totale du stade a coûté trois fois plus que son budget initial.
Le Pont de la Baie de Tacoma
Dans la série des drames architecturaux je pioche la carte du Pont de Tacoma. Inauguré en juillet 1940, il s’effondre 4 mois plus tard (sans faire de victime, ce qui relève du miracle). Cela dit, cet accident a permis de faire un nouveau pont en 1950 hautement mieux foutu. Parce que dans le fond on apprend toujours des erreurs que l’on commet et j’espère que c’est la leçon que vous aurez tiré de ce top.
Cet escalier
On peut pas dire que ce soit une vraie erreur coûteuse mais franchement quand je vois la tronche de ce fail d’escalier, j’ai envie de me coudre une poutre au visage en guise de protestation.
Source : AD magazine, Geo, Quora