Pour le Droit à la Contraception, des milliers de femmes ont dû se battre pendant des décennies et des décennies. Adoptée en 1967 puis appliquée en 1971 seulement en France (on avait déjà la télé en couleur depuis près de 30 ans), la contraception n’est légale que depuis 52 ans seulement. C’est important, c’est bien, et les femmes doivent avoir ce choix. En revanche, certains de ces moyens peuvent quand même être difficile à supporter. C’est le cas de la pilule et de ses nombreux effets secondaires. Courage.

Les effets secondaires sur le corps

Une chute de la libido

Ou une apathie sexuelle. La pilule étant souvent prescrite dès le premier rapport, à un âge relativement jeune, ce n’est qu’en l’arrêtant que certaines femmes découvrent leur sexualité et leur désir sexuel. Bien qu’il apparaisse à la rubrique des « effets secondaires occasionnels » sur la notice, c’est un ressenti commun à de nombreuses femmes.

Une sécheresse vaginale

Parfois, cette apathie sexuelle est liée à des douleurs pendant les rapports, et à une peur de souffrir de nouveau pendant l’acte. En regardant la liste des effets indésirables possibles, vous verrez apparaitre « sécheresse vaginale ». Qu’est-ce que c’est ? Une mauvaise lubrification naturelle du vagin, qui entraine alors des douleurs et sensation de brûlure pendant le rapport. On pense, à tort, que cela est réservé aux femmes ménopausées. En réalité, la sécheresse est simplement liée à un changement hormonal : et c’est exactement ce que fait la pilule.

Une augmentation des risques de thrombose

Selon plusieurs études, les pilules de 3e ou 4e génération augmentent les risques de thrombose, c’est-à-dire de formation de caillots dans les vaisseaux sanguins. Selon Cyclotest, en se basant sur le nombre de cas de thrombose chez la femme en 2018 : 2 femmes sur 100 000 sont touchées quand elles ne prennent pas la pilule, contre 8 à 12 pour celles qui en ont une de 3e ou 4e génération.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Tristanb sur Wikipédia anglais

Une prise de poids

Ici, ce sont les œstrogènes contenus dans la pilule qui peuvent déclencher une rétention d’eau, et donc, une prise de poids et/ou un gonflement du ventre. De la même manière, certaines d’entre elles augmentent la sensation de faim.

Une augmentation des risques de cancers

Selon l’Institut National du Cancer, « Les pilules combinées entraîneraient une légère hausse du risque de cancers du sein, du col de l’utérus et du foie ». Même si d’autres études suggèrent « que les femmes sous pilule combinée risqueraient moins d’être atteintes d’un cancer de l’ovaire ou de l’endomètre », c’est bof rassurant.

Des grosses migraines

Lorsqu’on prend une pilule non continue, le taux d’œstrogène chute fortement dans le sang pendant les 7 jours de pause. Une fluctuation hormonale qui peut déboucher sur des maux de tête particulièrement sévères. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé conseille aux personnes souffrant de migraine avec aura de ne pas prendre de contraceptifs hormonaux.

Du "spotting"

Traduisez « des petites pertes de sang, plus ou moins régulières et importantes, à différents moments du cycle ». C’est un effet secondaire relativement commun, surtout pendant les premiers mois. En revanche, si ça continue dans le temps, ou reprend fortement après plusieurs mois d’utilisation du contraceptif, il faut consulter. C’est peut-être que le taux d’œstrogène contenu dans votre pilule n’est plus suffisant.

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Des seins douloureux

…Ou plus lourds ou encore plus sensibles. Ici aussi, c’est un effet qui s’atténue généralement avec le temps.

Les effets psychologiques

La dépression

Plusieurs études, dont celle-ci, viennent appuyer le lien entre contraception hormonale et dépression. De 2000 à 2013, des chercheurs se sont intéressés à la prise de contraception et d’antidépresseurs de plus d’un million de femmes (entre 15 et 34 ans). Les résultats de l’étude, excluant les femmes qui étaient déjà sous antidépresseurs avant le début de l’étude, indiquent que la probabilité de prendre des psychotropes augmente de 40% chez celles utilisant une contraception hormonale, et même jusqu’à 80% chez les 15-19 ans.

... Jusqu'aux pensées suicidaires

Toujours selon l’étude danoise, le degré de dépression lié à la pilule peut même aller jusqu’aux pensées suicidaires. En 2018, la Suisse a d’ailleurs demandé à ce que ce risque soit ajouté aux notices des contraceptifs oraux.

Si vous vous sentez mal et que de telles idées vous traversent l’esprit, n’hésitez surtout pas à en parler ou à contacter le 3114, numéro national de prévention du suicide, accessible gratuitement, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

(Source)

Un changement d'humeur

Selon une étude menée par l’université d’Ottawa, les contraceptifs oraux entrainent des « changements structurels importants dans les régions du cerveau impliquées dans le traitement de la mémoire et des émotions ». C’est pour cela que la pilule peut modifier nos humeurs, notre réactivité au stress, et intervenir dans le traitement des émotions.

Une charge mentale

On ne va pas se mentir, prendre la pilule c’est une forme de charge mentale. Il faut la prendre chaque jour, à la même heure. Anticiper les soirées, les vacances et toutes les fois où on découche. Ne pas l’oublier. Recompter régulièrement qu’on n’est pas fait une erreur. Avoir la pression et la peur d’une grossesse si on l’oublie. Subir certains (quand ce n’est pas tous) les effets secondaires physiques et psychiques cités plus haut. Bref, c’est dur.

Et la contraception masculine, c’est pour quand ?

Sources : Noovomoi, Cyclotest, Slate