On dit que Paris est la plus belle ville du monde, que Paris est la ville de l’amour, que Paris est magique. Oui mais Paris est grise (et ça vaut pour pas mal d’autres villes aussi). Alors pour se sortir de la grisaille, on te propose un petit top qui va chercher du côté des cités qui disent non à la monotonie et oui à la monochromie. Rouge ou rosé (non on cause pas apéro là, espèce d’ivrogne), orangé ou ocre, le paysage architectural de ces villes célèbre la couleur de la passion. Et ça fait du bien, parce que ça rappelle le soleil, et que le soleil, on aime ça, surtout quand on le voit pas souvent.
Toulouse (France)
Alors j’entends déjà les protestations, Toulouse c’est la ville rose, pas la ville rouge, blablabla. Oui mais en vrai, la brique de terre cuite qui donne son surnom à la ville, elle est plutôt rouge-orangé. Alors arrête de râler, et admire la plus belle ville de France : la basilique Saint-Sernin (« une fleur de corail que le soleil arrose », dixit Nougaro), le Capitole, la cathédrale Saint-Étienne… et va boire un coup place Saint-Pierre.
Petra (Jordanie)
La destination rêvée pour tout fan d’Indiana Jones qui se respecte. La cité de grès rose, mondialement connue, a été créée par les Nabatéens, un peuple d’Arabie, qui s’y sont installés il y a plus de 2000 ans. Pendant six siècles, les bonhommes vont pas rigoler : ils vont tailler dans la roche plus de 700 monuments. Ça donne des paysages à couper le souffle et une furieuse envie d’y aller.
Jaipur (Inde)
En terme de ville rose, en France on a Toulouse (voir plus haut), en Inde ils ont Jaipur. Mais Jaipur est une petite tricheuse : elle a été entièrement repeinte en rose en 1876 à l’occasion de la visite du Prince Albert (celui-là même qui aurait donné son nom au piercing du zigouigoui, mais c’est une autre histoire). Pourquoi le rose ? Il paraît que cette couleur symbolise la bienvenue. En tout cas, c’est jouli, et la tradition se perpétue depuis.
Bologne (Italie)
« La dotta, la rossa, la grassa » : soit en français, la savante (pour son université), la rouge (pour ses tuiles de terre cuite), la grasse (pour sa cuisine probablement pas super light). Ça donne déjà une bonne idée des valeurs de la ville. Côté architecture, Bologne est une ville médiévale où les richous aimaient bien se faire construire des tours, et pas des petites : la plus grande toujours debout fait 97 mètres. Vue panoramique garantie.
Fatehpur-Sikri (Inde)
Ville fantôme exceptionnellement bien préservée, Fatehpur-Sikri ne fût habitée que de 1571 à 1585. Akbar, le patron de l’Empire Moghol, se rendait souvent dans le village de Sikri pour consulter un saint, en mal d’héritier qu’il était. Après avoir finalement eu trois fils, Akbar se dit que la meilleure façon de remercier le saint, serait de faire de Sikri la nouvelle capitale. Bon, du coup, que pendant 15 ans. Ce qui est peu finalement, pour une capitale.
Marrakech (Maroc)
La ville rouge, la cité ocre, la perle du Sud… On peut dire que la beauté de Marrakech est assez réputée. D’ailleurs si ton collègue de bureau était blanc vendredi et qu’il revient rouge tomate le lundi, c’est probablement parce qu’il est allé à Marrakech pour le week-end (et qu’il a oublié son indice 50). Un conseil : vas-y plutôt en hiver. Le soleil te fera du bien pendant que les autres se caillent en France, et du coup, t’évites les températures estivales (pas loin de 50°C).
Collonges-la-Rouge (France)
Le village corrézien n’a rien à envier aux autres villes plus connues de ce top, avec un ratio de 458 habitants pour environ 500 000 visiteurs par an, soit l’exact opposé de la ville de Lyon (roh ça va, on déconne…). Par contre tu te prépares quand tu y vas : pas d’épicerie, pas de boulangerie, pas de distributeur automatique, accès en car ou en bagnole uniquement. Ben oui mais un des plus beaux villages de France, ça se mérite, mon pote.
Timimoun (Algérie)
Timimoun, en fait, c’est pas juste une commune, c’est une oasis rouge au cœur du Sahara algérien. Dans les curiosités patrimoniales, on peut nommer l’hôtel Gourara en forme de fer à cheval, imaginé par un architecte français, Fernand Pouillon. Sinon, autour de la Flamboyante (le petit surnom de la cité), il ne faudra pas rater les ksour, villages fortifiés typiques d’Afrique du Nord.
Sedona (Arizona, États-Unis)
Ici aussi, les murs des bicoques sont red, mais pourtant c’est pas le plus intéressant. Ce qui claque à Sedona, ce sont les énormes formations de grès rouge qui entourent la ville. C’est pas pour rien que le décor a servi de lieux de tournage à pas mal de westerns. Mais si tu as besoin de méditer, sache que c’est aussi une ville pour toi : Sedona est une capitale du New Age, grâce à la présence de « vortex spirituels » dans la région. Si si.
Isvarapura (Cambodge)
Sur l’ancienne ville d’Isvarapura, à 20 km d’Angkor, se dresse le temple de Banteay Srei. On dit merci au grès rose et à la latérite (une roche rouge des climats tropicaux) de s’être trouvés là pour permettre aux Khmers de construire cette merveille. Malraux, qui a visité le site alors oublié sous les broussailles, dira avoir été « subjugué pas la grâce de sa dignité ». Et Malraux, il déconnait pas avec ce genre de chose.
J’vous laisse, j’prépare mon sac à dos et ma crème solaire. #cinquantenuancesderouge