Bon allez Noël c’était bien sympa et tout, mais on va arrêter un peu avec le bonheur des fêtes parce que ça commence à bien faire. Du coup tapons directement dans du bien glauque, du triste, du sordide : allons voir du côté de la mort. Et puis pas la mort naturelle, hein, la mort pour punir, celle qu’on a abolie depuis un moment par chez nous parce qu’on s’est rendu compte qu’elle était contre-productive, mais qui est toujours bien là au Texas par exemple. Bref, allons voir les condamnés à mort de ce charmant Etat et ce qu’ils ont à nous dire. Enfin, ce qu’ils nous ont dit avant de mourir. Un top pas très drôle, mais si ça peut montrer à quel point la peine de mort peut être horrible, ça sera déjà ça de pris.
« Je proteste vigoureusement contre mon exécution imminente » - Douglas Feldman, exécuté le 31 juillet 2013, à 55 ans
Il avait été condamné pour avoir tué deux chauffeurs routiers avec une arme à feu. Sauf que Douglas, lui, ne reconnaissait pas les faits et accusait deux autres personnes. En tout cas, ces derniers mots n’ont pas changé la sentence.
« Dieu est le juge ultime, il sait ce qui s’est passé » - Jerry Martin, exécuté le 3 décembre 2013, à 43 ans
Jerry Martin avait été condamné à une peine de prison pour tentative de meurtre, puis à mort parce qu’il avait accidentellement renversé une femme en tentant de s’évader de prison. Du coup, on peut comprendre qu’il préfère le jugement de Dieu à celui de ceux qui l’ont condamné.
« J’arrive papa, j’arrive papa » - Michael Perry, exécuté le 1er juillet 2010, à 28 ans
Condamné pour avoir tué par balles une femme de 50 ans en 2001 avec un complice, il aura prononcé ses derniers mots en pleurant. On imagine que ça devait pas être facile à regarder.
« Aucune affaire n'a jamais été jugée sans erreur. » - Dale Scheanette, exécuté le 10 février 2009, à 35 ans
Pour avoir agressé sexuellement et étranglé une jeune femme, Dale a été condamné à la peine de mort. On ne sait pas s’il pensait réellement ses derniers mots ou s’il s’agissait d’un dernier coup de bluff, mais ça fait froid dans le dos.
« Profitez des moments de la vie car ils ne reviennent jamais » - Robert Mitchell Jennings, exécuté le 31 janvier 2019, à 61 ans
Il a tué un officier de police lors d’un braquage et a passé 30 ans dans le couloir de la mort à tenter tous les recours possibles. Ses avocats ont plaidé un retard mental, mais rien n’y a fait. Robert Mitchell Jennings a été le premier condamné à mort de 2019 aux Etats-Unis, mais pas le dernier.
« Vous savez tous que je vous aime, vous aussi gardien. Vous avez été un bon copain. » - Charles Nealy, exécuté le 20 mars 2007, à 42 ans
Charles a commis l’irréparable lors d’un braquage à main armée. Avant de mourir, il a mentionné son désir d’être enterré à côté de sa mère, mais aussi sa sympathie pour son gardien. Il y a au moins un peu d’humanité dans le couloir de la mort.
« Je ne l’ai pas tué, je n’ai rien à voir avec sa mort » - Luis Ramirez, exécuté le 20 octobre 2005, à 42 ans
Déni ou vérité glaçante ? En tout cas, celui qui était condamné pour avoir commandité un meurtre a quand même reçu la peine de mort. N’empêche que ça doit faire pas mal réfléchir la famille de la victime.
« Tout le monde a été si gentil avec moi. Je vous aime tous tant. » - Karla Faye Tucker, exécutée le 3 février 1998, à 38 ans
Complice d’un meurtre assez sordide lors d’un vol qui a mal tourné en 1983, Karla a reçu la même peine que son compagnon, qui, lui, a succombé à une maladie en prison.
« Gardien, ceci est un meurtre [...] Renvoyez-moi à la maison. » - Richard Kutzner, exécuté le 7 août 2002, à 59 ans
Kutzner avait été reconnu coupable d’avoir tué une femme quand on l’a retrouvé avec, sur lui, un ordre de virement volé dans le bureau de cette femme. Lui accuse plutôt deux hommes qui travaillaient sous ses ordres. Quoi qu’il en soit, coupable ou non, ses derniers mots sont glaçants.
« Hier c'était mon anniversaire. Aujourd'hui est le jour où je rejoins mon Dieu et père. » - Rosendo Rodriguez III, exécuté le 27 mars 2018, à 38 ans
Cet ancien réserviste de la Marine a été condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux femmes. Comme cadeau d’anniversaire, on a connu mieux. Au passage, je suis né le 26 mars, comme lui (a priori c’est notre seul point commun).
Alors, il y a toujours des gens pour la peine de mort ?
Sources : Texas.gov, Libération, Afp,