Ce n'est pas évident d'être ministre. Ou président. Ou politicien tout simplement. C'est en quelque sorte, une version un peu plus stricte de la jet-set. Eve Angeli qui baigne dans la débauche, ça nous semble normal. Mais si François Fillon apparaissait avec un masque de chat, un slip échancré et un cocktail à la main, ça aurait tout de suite quelque chose de dérangeant. Ils ne parviennent jamais à cacher bien longtemps leurs petits arrangements et se doivent d'être un modèle de vertu. Sauf que c'est rarement le cas. Alors pour sauver leur dignité, ils démissionnent. Ou se font démissionner.
(MAJ mars 2013)
- Charles De Gaulle (1969)
Charles avait prévenu tout le monde. Si le référendum (visant à réformer le Sénat et à envisager une loi sur la régionalisation) obtenait une majorité de "non", il se retirait immédiatement de la vie politique française. Charles a dit, Charles a fait. - Jean-Pierre Chevènement (1991)
Un habitué des démissions puisqu'il en 3 a son compteur. Il a quitté son poste de Ministre de la Recheche (1983), de la Défense (1991) et plus récemment celui de Ministre l'Intérieur (2000) après une prise de bec avec Lionel Jospin sur le dossier Corse. - Bernard Tapie (1992)
Nanard, choisi par François Mitterrand, inculpé dans une sombre affaire de recel et d'abus de biens sociaux démissionne de son poste de Ministre de la Ville. - Alain Madelin (1995)
Il démissionne à la suite d'un crêpage de chignon avec le Premier Ministre de l'époque, Alain Juppé. Dénoncer les avantages acquis par les fonctionnaires n'avait pas spécialement plu aux syndicats. - Jean-Pierre Raffarin (2005)
Raffarin a quitté son poste de Premier Ministre en mai 2005 après la victoire du "non" (to win the yes) au référendum sur le projet de constitution européenne. - Hervé Gaymard (2005)
Il a démissionné en 2005 à la suite d'une polémique sur son logement de fonction. Un duplex de 600m² au modeste loyer de 14 000€ par mois au frais de l'Etat. - Jean-Louis Borloo (2010)
Le grand amateur de Beaujolais démissionne de son poste de Ministre de l'Ecologie en novembre 2010, alors qu'il était bien placé pour prendre la place de Premier Ministre. Il finit comme candidat possible au centre pour les présidentielles. - Michèle Alliot-Marie (2011)
La Ministre des Affaires Etrangères a déçu un certain nombre de français qui avaient placé toutes leurs croyances en elle dans l'espoir d'un monde meilleur. Accusée de faire un peu trop ami-ami avec des dictateurs égyptiens et tunisiens, MAM a démissionné en février en ayant pourtant "le sentiment de n'avoir commis aucun manquement." - Lionel Jospin (qui démissionne de la politique en 2002)
Il en a pris plein son égo au premier tour des présidentielles de 2002. Cela dit, il y a de quoi. Se faire griller par Le Pen c'est assez douloureux. Il annonce dans la foulée son retrait de la vie politique et démissionne le 6 mai. Jospin est à ce jour, celui qui est resté le plus longtemps à la tête du gouvernement (1997-2002). Il arbore un record de 4 ans, 11 mois et 4 jours, et ça, jean-Marie ne lui piquera pas. - Jérôme Cahuzac (2013)
Un ministre du budget qui aurait eu un compte en Suisse, puis une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale... ça la fout mal. Suffisamment pour faire plier le premier ministre de l'ère Hollande. - (bonus) Jacques Chirac dissout l'Assemblée Nationale en 1997 et démissionne tout son gouvernement
Pas une démission au sens propre du terme, mais on résiste pas au plaisir de nommer cette quasi-démission politique: en croyant s'assurer un gouvernement de droite, il dissout l'assemblée et foire son coup. La gauche gagne et Lionel Jospin devient Premier Ministre. Grandiose.
Vous en voyez d'autres qui vous ont marqué ?