Des goûts et des couleurs… Enfin parfois, la question se tranche sans en venir à la subjectivité : généralement, on reconnait une merde quand on la voit. Mais il est étonnant de voir que certains critiques établis sur rue avec pignon et tout le toutim ont parfois fait preuve d’un enthousiasme tout à la fois vénéneux et magistral face à des films incommensurablement merdiques. Il y a de quoi rire.

Alad'2

Globalement descendu par tout le monde, Alad’2 a eu la chance de voir une voix se lever au milieu du brouhaha pour le défendre. Et cette voix, c’était celle du Parisien : 4/5, et cette envolée lyrique : « Alors, pari réussi, cet Alad’2 ? Totalement. On rit beaucoup et peut-être plus dans cette comédie énergique débarrassée de quelques facilités déplacées (« la jaquette volante »), et qui s’amuse sans en faire trop à glisser de savoureux anachronismes dans les dialogues. »

Jet Set

Gros film d’Onteniente, et énorme succès des haters lors de sa sortie. Sauf que J.M., du Nouvel Obs, était pas d’accord avec les autres et n’hésite pas à le dire : « Fabien Onteniente livre une satire décapante au trait incisif et jubilatoire. » On remarque déjà cette propension à la con à doubler tous les adjectifs. ici, incisifet jubilatoire. Craquage.

XXX

Rappelons que cette merde qui tourne au Diesel fait apparaître un méchant qui veut monter une bibliothèque pour les pauvres. Mais les Cahiers du Cinéma n’en avaient cure, ils avaient kiffé leur vibe, les mecs : « Dans ce travail d’accommodation à la sauce MTV de la série des 007, Asia Argento compose une idéale James Bond Girl gothique et trash. »

Batman Vs Superman

Encore une bouse descendue unanimement et défendue unilatéralement par le soldat du Parisien qui n’avait manifestement pas boudé son plaisir : « Les effets spéciaux, omniprésents, sont à couper le souffle, évoquant parfois un jeu vidéo particulièrement réussi, sur fond de bande-son assourdissante ».

Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu

Mais putain bordel arrêtez de faire les haters, arrêtez merde y’en a qui kiffent ici au Parisien et ils assument et allez vous faire foutre si vous aimez pas. En fait, vous êtes jaloux de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu et en plus vous avez rien compris, la preuve : « Il faut dire tout le bien qu’on pense de ce film parce qu’il est tout simplement bourré d’humanité, d’intelligence et d’une revigorante générosité. »

Le Grand partage

Chez Studio Ciné Live, on a adoré cette comédie sortie en 2015 descendue par ailleurs par tout le reste de la presse. Et on le dit, et en plus on n’hésite pas à dire AUSSI que Star Wars, c’est de la merde parce que bon ça va à la fin les histoires de jedi : « Sans aucun doute, la parfaite contre-programmation de l’hiver face à la déferlante « Star Wars », pour familles en demande de rires avant la dinde. »

The Island

Hey oh, hein, bon, c’est pas parce que c’est un film de Michael Bay que c’est une merde, ni d’ailleurs qu’on ne peut pas mettre des mots compliqués dans la critique pour dire que c’est intelligent alors que c’est pas intelligent. En confère l’effort de Libération pour louer les mérites de The Island : « A partir de ce récit malin et tordu, qui réfute en partie le manichéisme usuel (la composition équivoque de Sean Bean, chef des Kapos) tout en conjuguant univers réel et virtuel, Michael Bay témoigne d’une insolence inattendue. »

Rec 3

Détesté par tout le monde et surtout par les habituels fanatiques de films d’horreur, Rec 3 a trouvé un avocat inattendu chez L’Ecran fantastique qui ne tarit pas d’éloges à son sujet : « un film qui parvient – qui l’aurait imaginé ? – à être à la fois original, inattendu, gore et follement drôle. » On n’a pas du voir le même film, non.

Le Retour de la momie

Le premier était déjà pas terrible terrible, mais la suite était une merde et Brendan Fraser ne s’en est pas remis, à ma connaissance. Mais si ça n’avait tenu qu’à Jean-Christophe Buisson du Figaro Magazine, Brendan serait président des USA : « Avec ses effets spéciaux pharaoniques et ses scènes de batailles et de combats impeccables, le film ne souffre que d’un scénario un peu labyrinthique. L’effet pyramide, sûrement. »

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Il n'a pas souffert, promis

Le Pacte des loups

Si vous avez vu le Pacte des loups, vous avez passé un moment particulièrement désagréable et commencez peut-être à peine à vous en remettre. Mais figurez-vous que la presse de l’époque n’était pas hostile à ce film inregardable ; les Inrockuptibles, notamment, louaient par l’usage désormais bien connu du double adjectifs les qualités de ce truc avec Samuel Le Bihan : « C’est à la fois beau et monstrueux, et c’est le point de départ d’une démarche artistique qui n’a sans doute pas fini d’impressionner. »

Tout le monde peut se tromper.