Depuis quelques années, on entend beaucoup parler du réchauffement climatique et de ses conséquences. Cela inquiète une grande partie de la population occidentale mais peu de gens se rendent compte que, dans beaucoup de pays, c’est déjà une réalité. En 2019, plus de 50 millions de personnes ont souffert de crises humanitaires délaissées par les médias. 122 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2030 à cause du changement climatique. Le rapport “Suffering in Silence” de l’association Care liste les crises humanitaires actuelles les moins mentionnées pour faire entendre les voix de ces personnes en souffrance.
Madagascar, affamés et oubliés
Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde et un des pays les plus touchés par le réchauffement climatique : il ne pleut pas assez, la température des océans est trop élevée et les récoltes sont envahies par les nuisibles.
Forcément, le prix de la nourriture décolle et les familles doivent vendre tous leurs biens pour se nourrir. Célestine témoigne : elle doit marcher 9km pour trouver de l’eau potable. Un jour, elle n’en a pas eu la force ; ses enfants ont bu l’eau de la rivière et sont tombés malades. Plus de 900 000 personnes ont besoin d’aide alimentaire et 1 enfant sur 2 est en retard de croissance. Les maladies comme la rougeole se répandent à une vitesse record et plus de 127 000 cas sont recensés.
République centre-africaine, la violence des conflits
Malgré l’accord de paix de 2019, la population de Centrafrique n’est toujours pas en sécurité. À cause des attaques sur les civils, 1 habitant sur 4 est forcé de quitter son foyer. Dans cette situation, il est extrêmement difficile de se nourrir et de trouver de l’eau.
La RCA est un des pays les plus dangereux du monde et les associations ne sont pas en reste puisque 244 attaques (dont 3 morts) visant des travailleurs humanitaires ont été recensées en 2019. De plus, il est très difficile d’aider les populations à cause des routes bloquées et des pluies torrentielles.
Zambie, la sécheresse dévastatrice
À cause de la sécheresse, environ 2,3 millions de zambiens sont à un niveau très élevé de malnutrition : 40% des enfants de moins de 5 ans sont affamés et souffrent de retards de croissance. Les températures n’ont fait qu’augmenter ces dernières années et le niveau de pluie n’a pas été aussi bas depuis 1981. Cette année, la plupart des récoltes n’ont rien donné et beaucoup de puits ne sont pas entretenus.
Beaucoup de femmes souffrent d’épuisement à cause du manque de sommeil (il faut être les premiers dans la file pour avoir à manger) et des km de marche. Certaines familles sont forcées d’enlever leurs enfants de l’école pour qu’ils puissent aider à chercher de quoi survivre.
Burundi, malnutrition chronique
Au Burundi, la situation est très compliquée à cause des catastrophes naturelles et des épidémies d’Ébola et de malaria. L’insécurité politique est importante et le niveau de pauvreté ne fait qu’augmenter. Beaucoup d’habitants se sont réfugiés dans les pays alentours à cause du manque d’eau, de nourriture et de services de base comme l’accès à l’hygiène ou à la médecine.
Les jeunes filles sont souvent livrées à elles-mêmes et subissent parfois des violences physiques et sexuelles.
Érythrée, souffrir en silence
L’Érythrée est un pays complètement coupé du monde : les ONG privées y sont interdites et l’accès aux journalistes est extrêmement restreint. Les érythréens bénéficient de très peu d’aide malgré la famine et le manque d’eau qui ravagent le pays.
Malgré la fin des conflits armés, il reste des mines et des explosifs ce qui pousse les habitants à quitter le pays en recherche d’une vie meilleure (l’Érythrée est le pays avec le plus gros taux d’exode du monde). Malheureusement, le voyage n’est pas simple et les réfugiés doivent parfois faire face à la torture, les viols et le kidnapping.
En Érythrée, le mariage de mineurs et la mutilation génitale des jeunes filles sont monnaie courante, malgré le fait que ce soit parfaitement illégal.
Corée du Nord, la famine coupée du monde
On entend beaucoup parler de l’isolation politique de la Corée du Nord, mais assez peu de la situation désastreuse de la population. Actuellement, plus de 11 millions de personnes ont besoin d’une assistance immédiate (eau, nourriture, médecine, hygiène…).
En plus de la sécheresse, de la canicule et des inondations, le manque de production de nourriture est lié au matériel agricole complètement obsolète. Le pays manque également de matériel médical et de médicaments. En conséquences, la diarhée est la première cause de mortalité enfantine et le taux de mortalité de la femme à l’accouchement est extrêmement élevé.
La situation est très difficile à gérer pour les associations car il n’y pas de réseau bancaire, pas de couverture média et pas de fonds accordés par les gouvernements à cause des désaccords politiques.
Kenya, piégés entre sécheresse et inondations
Le Kenya est une destination très populaire auprès des touristes qui aiment les safaris. La vérité derrière ces beaux paysages, c’est plus d’un million de personnes qui vivent sans nourriture régulière et 500 000 enfants de moins de 5 ans ayant besoin d’un traitement médical.
La météo alterne entre sécheresse et inondations, ce qui détruit la majorité des cultures. Résultat : le prix de la nourriture explose. De nombreux conflits éclatent à cause du manque de ressources ce qui installe un climat d’insécurité permanent.
Burkina Faso, inégalités et attaques armées
Depuis 2018, la situation s’est aggravée au Burkina Faso à cause des violences. On recense des attaques sur civils tous les jours et 360 000 personnes ont dû quitter leur foyer en 2019.
200 écoles et 71 dispensaires ont fermé définitivement, affectant près de 880 000 personnes. La protection des enfants n’est pas assurée puisque 1 femme sur 2 se marie avant 18 ans et beaucoup sont par la suite victimes de violence.
Djenaba, femme Burkinabè, raconte qu’elle vit avec ses 7 enfants et 40 petits-enfants dans un camp de réfugiés. Deux de ses fils sont morts dans l’attaque qui a ravagé leur village.
Éthiopie, pénurie et désespoir
Comme d’autres pays est-africains, l’Éthiopie est victime de l’alternance entre sécheresse et inondations. 84% des familles vivent en milieu rural et dépendant des récoltes. Avec la dégradation des terres, presque 8 millions de personnes souffrent de malnutrition et 200 000 personnes ont perdu leur foyer en 2019.
Amina, femme éthiopienne, dit qu’elle n’a rien récolté cette saison à cause du manque d’eau : rien n’a poussé de tout ce qu’elle a planté. Veuve et mère de six enfants, elle n’arrive plus à nourrir sa famille convenablement. Tout leur argent part dans la nourriture et Amina n’achète même plus de savon ou de médicaments.
Bassin du Tchad, 10 ans plus tard
À cause du réchauffement climatique, le lac Tchad utilisé pour la pêche et l’arrosage des récoltes est presque totalement asséché (il ne reste plus que 10% de sa surface). Cela fait 10 ans que les violences durent au Tchad et de nombreuses personnes quittent le pays alors que d’autres arrivent, fuyant les pays voisins. L’insécurité est telle que 20 travailleurs humanitaires ont été tués depuis 2016.
3,4 millions de personnes ne mangent pas tous les jours et de nombreuses maladies se répandent (rougeole, malaria, choléra, hépatites). Le taux de mortalité est de 133 personnes sur 1000, c’est un des plus élevés du monde.
Les populations les plus pauvres et les pays en développement sont les plus durement touchés par le changement climatique alors qu’ils en sont pourtant les moins responsables. Partagez ces infos autour de vous. Tous ensemble, on peut faire quelque chose. N’hésitez pas à visiter le site de Care France pour vous renseigner sur leurs actions.