Pour la faire courte, tu es dans la rue, tu as envie de pipi, sauf que malheur tu es loin de chez toi. Malheur, angoisse, dépression et cette question qui tourne dans ta tête jusqu’à te rendre malade : comment garder toute sa dignité tout en urinant dans la rue ? On ne sait pas. Mais pour accomplir ton travail ingrat en toute sérénité, loin des regards indiscrets, quelques techniques existent.
La technique "entre deux voitures"
Très prisée par la gent féminine, la technique dite « des deux voitures » consiste à chercher deux véhicules stationnés, en créneau ou non, afin de se blottir dans l’interstice laissé entre les dites voitures, et de s’y lâcher.
Trouver une ruelle sombre
Dite aussi « ruelle à pisse », la ruelle sombre est un endroit qui sert de dépotoir à l’humanité.
Elle se caractérise par sa luminosité restreinte, son parfum d’ambiance pisse et merde, l’impression qu’elle donne que si on y entre on n’en ressort pas vivant… Cet environnement hostile repoussera donc tout être-humain normalement constitué, garantissant ainsi que personne ne te dérangera pendant ton forfait urinaire. On pourra alors, tapi dans l’ombre, accomplir son méfait, ni vu, ni connu, je tapisse le sol.
Télécharger une application
Si tu as un smartphone, il existe des applications gratuites pour trouver les toilettes publiques les plus proches, ce qui est un plus pour toute personne désirant laisser sa ville entièrement propre. Inconvénients : ces derniers peuvent être fermés et/ou se situer 3 kilomètres plus loin.
Chercher un square
La nuit, les squares et parcs des villes sont fermés, le risque d’une rencontre fortuite entre tes parties et une paire d’yeux est de fait extrêmement réduit. Problème : il faudra escalader la barrière, difficile lorsque l’on a trois grammes dans le sang. D’autant que beaucoup sont surmontées de gros piques susceptibles de t’embrocher l’arrière au moment de les franchir.
Chercher des buissons
L’avantage, c’est que, contrairement au square, le buisson n’a pas de barrières, il s’offre à ton popotin en libre marché. Les feuilles serviront de camouflage et tu pourras ainsi te défroquer et laisser libre court à tes envies sans que personne ne puisse te voir. Inconvénient : dans les lieux fréquentés, comme le quai de Jussieu, beaucoup s’y rendent. On risque donc de marcher dans de la boue d’urine. Méthode cependant garantie 100% sans visibilité.
Aller dans un bar
S’il y peu de monde, on risque de te dire non. Mais si le bar est blindé, tu pourras te fondre dans la masse et prétendre être un client. L’avantage des toilettes de bar est qu’ils disposent des commodités de base : verrou et lavabo.
Y aller en groupe
Dans une ruelle donc moins sombre que celle sus-citée. L’avantage du groupe, c’est qu’il pourra créer un rempart entre toi et le regard désapprobateur des passants. L’inconvénient, ils vont t’en vouloir à mort si ton pipi s’écoule jusqu’à inonder leurs stan smith. D’où l’importance de surveiller l’inclination du sol avant toute urination.
Aller dans une cour intérieure
Elle assure sécurité vis à vis de la rue, ainsi qu’un faible pourcentage de chance d’y rencontrer un passant. Sécurité et intimité sont donc au rendez-vous. Le problème majeur de cette technique et de se faire jeter hors de la cour à coups de pied au cul par un habitant, ce qui n’est pas étonnant puisque tu viens de pisser juste devant sa porte.
Faire diversion
« REDARDEZ LÀ-BAS, C’EST STÉPHANE BERN !!! » « qui ça ? » « mais si regarde ! Il ouvre une porte »
Hop, tu fais sauter la culotte, tu pousses fort sur ta vessie ET VOILÀ ! Le temps qu’ils comprennent que non, il n’y a rien là-bas, ton forfait sera déjà une grosse flaque dégoulinante sur le sol.
Baisser son froc et se soulager
Tu te fais pas chier : tu veux pipi ? Tu fais pipi. Cette technique demande bien peu de pudeur et peut s’avérer traumatisante pour certains passants. Elle a néanmoins l’avantage de réduire le temps d’attente entre l’envie et le pipi. Inconvénients : se faire arrêter pour exhibitionnisme. Tu seras alors fiché dans les délinquants sexuels.
Voilà, va désormais faire un pipi serein. C’est un alexandrin.