S’il semble naturel de condamner le viol, de le dénoncer, d’encourager les victimes à s’exprimer, de s’offusquer des 250 000 viols déclarés chaque année dans le monde (sans compter ceux, innombrables, qui restent dans le secret), les campagnes contre le viol, elles, ne font pas toujours un super boulot. Ça part d’une bonne intention me direz-vous ? Mhhh. Pas vraiment. Parce qu’après le choc d’un viol, il faut aussi affronter le scandale du reproche. Tout ce qui fait culpabiliser les victimes au lieu de les aider…

En Hongrie, cette campagne est culpabilisante

Tu t’es maquillée, habillée comme tu voulais, tu es sortie en boîte, tu as osé danser dans cette tenue, tu as bu, et voilà le résultat. La conclusion c’est que « tu peux faire quelque chose pour éviter ça ». Alors non en fait, la seule personne qui peut faire quelque chose pour éviter ça c’est le violeur 100% coupable, 100% responsable. C’est évident, mais en fait il faut le rappeler.

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Il n'a pas souffert, promis

"Dans un viol sur trois, la victime avait bu"

Campagne d’affichage de la National Health Security au Royaume-Uni qui a duré de 2005 à 2007 avant d’être retirée (ENFIN) suite à une pétition. Parce qu’il faudrait pas confondre entre prévention contre l’alcool et prévention contre le viol.

Les dangers de l'ivresse

Encore une campagne anglaise du West Yorkshire datant de 2013 qui a l’air de dire que si tu bois de l’alcool, tu t’exposes sciemment aux dangers du viol. Alors, on le répète : non, le problème ne vient pas des victimes, mais des agresseurs.

"Bois modérément, rentre en sécurité"

Sur le fond, le message n’est pas outrancièrement choquant mais comme les autres campagnes, il sous-entend que l’alcool est responsable du viol, et non le violeur.

Quand tu sais pas si c'est la faute de la mère, de la bouteille de cidre, ou de la victime, mais certainement pas du violeur

Affiche datant de 2012 à Oxford. Et franchement on doit dire qu’elle laisse perplexe.

Faire culpabiliser ceux qui n'ont pas été assez attentifs

Cette fois-ci ce n’est pas la victime qui est en cause, visiblement totalement irresponsable, mais ses amis qui ne l’ont pas assez protégée. Encore une campagne au message confus qui semble culpabiliser ceux qui n’ont pas été assez vigilants pour leur proche et non les violeurs.

D'une fête sympa au viol, il n'y a qu'un pas

Encore une façon de dire que la soirée était super jusqu’à ce que tu gâches tout en ne prenant pas un vrai taxi. Scandaleux.

GENANT

Afin de faire la promotion d’un service de taxis londoniens en 2010, cette campagne mise sur le danger auquel s’exposent les femmes qui rentrent de soirée avec n’importe qui. Outre le fait que le texte soit scandaleux dans sa forme de réappropriation, il suppose que les victimes se mettent toutes seules en danger ce qui est encore plus scandaleux.

En revanche, on a beaucoup aimé cette vidéo qui arrive à dénoncer avec humour les conseils bien moisis pour pas se faire violer. Heureusement, il a des vraies campagnes de lutte réussies.

Source :BuzzFeed