Il y a 3 jours, David Bowie fêtait son anniversaire par la sortie d'un nouvel album, on se disait que la vie reprenait son cours. Et puis 3 jours plus tard, un putain de lundi matin, on apprend que d'album du beau David, il n'y aura plus. Plus jamais. Avec lui qui disparait, c'est une certaine idée du rock des années 70 qui nous dit merde une dernière fois. Retour sur la carrière hors-norme du génie britannique en passant par ses différents avatars, ses incarnations hautes en couleur qui ont ponctué sa vie. De Major Tom à Pierrot, chacune marque un album, une style, un concert, et une période de sa carrière.
- Le jeune mod - 1962
David Bowie s'appelle encore David Robert Jones et il rejoint le petit groupe des Konrads, en plein coeur de la mouvance des mods. - Le chanteur folk psychédélique - 1967
Ensuite, il enfile son premier costume, celui qu'il va garder toute sa vie, celui de David Bowie. Malgré son look hippie, sa musique s'oriente plus vers une pop folk avant-gardiste qui va exploser avec Space Oddity. - L'androgyne - 1970
Troisième album, troisième incarnation, cette fois c'est habillé en femme que Bowie pose sur la pochette de The Man Who Sold The World, première amorce de la révolution à venir. - Ziggy Stardust - 1972
Premier vrai personnage marquant de Bowie, Ziggy Stardust est sûrement son avatar le plus élaboré. On est en 1971 et Bowie se transforme en icône glam extraterrestre, leader des Spiders from mars. Un avatar qui finira par se suicider 2 ans plus tard faisant advenir une nouvelle incarnation. - Aladdin Sane - 1973
Sorte de réincarnation de Ziggy, Aladdin Sane (comprendre "A lad insane", un mec fou), s'inscrit dans sa continuité, porte étendard d'une période créative folle pour Bowie. Plus flou, plus ambigu que Ziggy, Aladdin Sane cristallise les tourments d'un Bowie qui découvre l'impact de la célébrité sur sa vie. - Halloween Jack - 1974
Avec la sortie de Diamond Dogs, Bowie laisse tomber le glam clinquant pour quelque chose de plus punk et abrasif. Son personnage d'Halloween Jack, bien que toujours très marqué par la figure de Ziggy, se pose comme un pirate punk ancré dans la ville et ses méandres, loin des spatiaux Ziggy et Aladdin. - The Thin White Duke - 1975
Le glam mis à mort, Bowie doit se réinventer. Il le fera tant bien que mal à Los Angeles en conjuguant avec sa dépression et sa consommation incontrôlable de cocaïne. Ce nouvel avatar c'est le Thin White Duke, un mince duc blanc et cadavérique qui ira prêcher sur scène les compo soul de Young Americans et Station to Station. - Pierrot - 1980
Après sa trilogie berlinoise affranchie de tout personnage, Bowie retrouve New-York (et le succès commercial) avec Scary Monsters. Dans le clip d'Ashes to Ashes, on le voit grimé en Pierrot. Il rappelle ici son attachement au clown mélancolique ainsi qu'au mime et incarne un vrai clown pour la dernière fois en enterrant dans un clip son premier personnage de Major Tom. - Le chanteur de Tin Machine
Après la petite traversée du désert obligatoire des 80's, Bowie qui ne fait rien comme les autre décide de faire son retour en se planquant au milieu de ses potes, dans le groupe Tin Machine. Ici il n'est même plus Bowie, il est juste "le chanteur de Tin Machine", en tout cas il essaye un maximum de s'effacer en refusant de répondre seul aux interviews et en divisant les recettes de manière égalitaire. - L'assagi
Dans les années 2000, l'anglais tombe les masques et sort 2 albums, Heathen et Reality, qui le montrent assagi, apaisé. Son retour en 2013 contredisait l'idée d'un chanteur vieillissant avec un album surprenant qui revisite par toute toute sa discographie en inventant son personnage le plus ambigu : le Bowie invisible. De la pochette (Heroes revisité) aux photo de presse où il apparaît masqué, le nouveau Bowie se perd en lui-même et nous paume aussi à notre tour. Vous avez dit génie ?
Quand tu as joué tant de personnages avec autant de talent, tu ne pars jamais vraiment hein ?
Source : FlavorWire