Marine Le Pen est toute chaffouine : les otages libérés du Niger sont rentrés en France avec une barbe, mal fringués, et plutôt sur la réserve. Dingue, non ? Outre le fait que cette fameuse barbe fait d'eux d'évidents musulmans à la nouvelle solde de leurs anciens ravisseurs, il est étonnant qu'en ayant peu autant le temps de penser à leur retour, plus de 3 ans, ils ne daignent pas y mettre les formes. Les bonnes manières à respecter quand on est ex-otage et qu'on rentre au pays sont pourtant simples selon "Marine de Rotschild"...
- On choisit des vêtements appropriés
L'idée de telles retrouvailles, après quelques années, doit se faire sous le signe de la convivialité. Mais il convient de traiter cet instant avec la plus grande considération. Si votre captivité fut assez longue pour en oublier les codes de bienséance vestimentaire, appelez au préalable un styliste de votre entourage pour faire le point. Préférez des vêtements fraichement repassés (on ne voyage JAMAIS sans son fer à repasser), et suffisamment amples pour laisser planer le doute sur votre évidente perte de poids due à la captivité : il ne faudrait pas mettre qui que ce soit mal à l'aise. - On se rase de près
Le poil, c'est fortement négligé. Cela rappelle en premier lieu la condition de ces êtres abjects qui choisissent de vivre sur nos trottoirs en buvant du vin de piètre qualité. Le poil c'est aussi le mal incarné : le port de la barbe est de nos jours un signe évident que vous êtes un membre actif des hérétiques barbus orientaux qui cherchent à égorger nos enfants et briser l'harmonie de nos belles familles en faisant appel à un dieu fictif pour nous les croisés. Amen. - On est ponctuel
Un retard est inacceptable lorsque toute la presse et des personnages officiels sont là pour médiatiser votre retour. Il ne faut jamais repousser l'heure d'une libération, sauf cas de force majeure (décapitation de dernière minute d'un collègue otage par exemple). Si on est vraiment retenu dans un pays en guerre, on prévient au préalable à l'aide d'une vidéo et d'un journal du jour pour assurer de sa bonne foi. - On salue ostensiblement de la main avant de descendre de l'avion
Quand la porte s'ouvre, en prenant exemple sur la Reine d'Angleterre, levez la main droite (même pour les gauchers) et tournez lentement la main de gauche à droite. Les doigts sont collés et bien regroupés. Balayez visuellement l'horizon à 180° pour ne rater et n'offusquer personne. Vous avez raté votre sortie avec cette malheureuse prise d'otages, mettez toutes les chances de votre côté pour réussir votre entrée. - On ne se laisse pas aller à ses émotions en public
Il est normal d'avoir quelques sentiments exacerbés quand on revoit sa femme et ses enfants pour la première fois depuis 3 ans. Pas besoin pour autant de se laisser aller à de larges effusions de sentiments déplacées en public. Un baise main (rappel : les lèvres ne doivent jamais toucher la main) accompagné d'un "comment allez-vous ?" à votre épouse sera suffisant. Passez également la main dans les cheveux de vos enfants en les traitant de "petits garnements". Tout geste supplémentaire serait superflu. - On sourit sur le tarmac
A quoi bon revenir de l'enfer si ce n'est pas pour en rire ? Les gens venus à votre rencontre à l'aéroport et ceux qui découvriront votre existence à la télévision à l'heure de l'apéritif ont besoin de se divertir, et ne veulent pas s'étendre sur vos souffrances quotidiennes. C'est de plus avec l'argent public que vous avez été rapatriés, soyez-en digne. - On rapporte des cadeaux
Tout le monde n'a pas la chance de voyager comme vous. Pensez donc à ceux qui sont restés au pays pendant que vous découvriez le monde. Si avez pu trouver une jolie boite de chocolats locaux, sachez qu'il est d'usage de les faire goûter. Si n'avez pas trouvé mieux que de voler une babiole sur place lors de votre évasion, ne vous étonnez pas par contre que votre cadeau soit discrètement donné à une oeuvre caritative par la suite. - On ne met pas ses coudes sur la table pendant la conférence de presse
Selon la convention de Genève, l'ensemble des us et coutumes d'une tablée s'appliquent lors d'une conférence de presse. Qu'importe le nombre de micros et de questions déplacées pour savoir si oui vous vous êtes sentis seuls et si le fromage à trous vous a manqué : on ne coupe donc la parole à personne, on ne parle ni d'argent, ni de sexe, ni de politique et encore moins de religion. On ne met pas négligemment ses coudes sur la table même quand la tête vous tourne. Tête haute que diable ! - On finit son assiette lors du premier repas officiel
Il se peut que la nourriture proposée lors de ce premier repas en compagnie de plusieurs ministres, composé de 7 plats, soit infiniment plus riche que ce que vous receviez quotidiennement dans votre écuelle en détention. Soit. Mais finir son assiette reste un impératif, même pour un ancien captif qui avait pris la sale habitude de manger les yeux bandés. Au pire, développez des astuces pour ne pas finir en prétextant par exemple un très large examen médical le lendemain. - On remercie la France, mère patrie
Il est convenu et incontournable de remercier son pays, la France de nos ancêtres, la Grande France. Celle que l'on chéri d'autant plus quand on a pu se rendre compte que le reste du monde et ses cachots, c'est franchement moins bien. Chanter la marseillaise les yeux plein de larmes serait un plus.
Heureusement pour Marine Le Pen, le ridicule tue moins que les preneurs d'otages.
Inspiration : Le bonheur de séduire, l'art de réussir de Nadine de Rotschild, un classique.