Alors que le chômage gagne du terrain dans notre pays, certains métiers peinent à recruter. Le bâtiment, la restauration et d'autres secteurs ont du mal à convaincre les jeunes à se tourner vers ces beaux métiers. La cause ? Le salaire, peut-être, mais le caractère pénible de certaines tâches ne doit pas être négligé. Et la pénibilité, ça commence à l'apprentissage, quand vos collègues plus expérimentés vous traitent comme de la merde. Petit florilège des épreuves à vivre pour passer de bizut à tortionnaire.
- Les outils à la con à aller chercher
Le marteau à bomber le verre, le tournevis à coincer la bulle, la scie à coller le bois... l'ouvrier expérimenté prendra un plaisir pervers à envoyer le petit jeune au front, et si on perd une demi-journée avec ces conneries, ça aura quand même valu le coup. - La poignée de sable ou de ciment dans la raie des fesses qui dépasse quand on se baisse
Quand c'est pas une bonne dose de mousse polyuréthane. Une raie qui dépasse d'un futal, c'est un pousse-au-crime. - Les responsabilités fictives
Envoyer le jeune essuyer des rails pour éviter que le train patine quand il a plu, lui faire hacher la farine en cuisine pour éviter les grumeaux ou lui faire vidanger les cristaux liquides d'un tableau de bord d'une voiture, voilà de quoi se distraire avec le petit nouveau (on n'a pas des métiers faciles). - Vérifier qu'il maîtrise bien le jargon
L'envoyer chercher du "bleu à steak" ou quelques centaines de mètres de lignes de mire. Marche aussi avec la pince à couper les conducteurs pour en faire des semi-conducteurs et le marteau à clous de girofle. - L'envoyer passer des câbles dans des endroits à la con
Idéalement dans la laine de verre quand il fait 35 degrés et que le jeune est en t-shirt. - L'occuper, même quand il n'y a rien à faire
Le jeune ne doit pas rester à se tourner les pouces. On lui fait donc déplacer un tas de gravats à 10 mètres pour le remettre ensuite où il l'a trouvé, on le fait gratter des truelles encrassées et on lui fait mesurer des trucs, n'importe quoi, pourvu qu'il n'ai pas le temps de réfléchir et de conclure que vous êtes une bande de gros cons. - Lui faire prendre des précaution inutiles
On faisait autrefois aux bleus une "piqure anti-grisou" dans les mines, on peut aujourd'hui obliger le jeune à porter un bonnet de bain pour les activités en mer ou une muselière dès qu'il s'agit de manier de la peinture. - Lui faire croire qu'il a fait une grosse connerie
L'engueuler comme de la merde sous prétexte qu'il aurait bousillé un moteur en l'exposant à la lumière ou que le béton est tourné parce qu'il ne l'a pas sorti assez vite. C'est con, un jeune. - L'humilier à la pause
Quand tout le monde se débouche une canette fraiche, lui filer un Cacolac ou un Fruité en lui expliquant que la bière, c'est une boisson de bonhomme et que vous craignez qu'ils se mettent à dégueuler sur le chantier. - Lui parler de sa vie sexuelle
Le jeune, bizarrement, n'est pas à l'aise pour faire un point sur sa vie amoureuse avec des mecs moustachus et bourrus en salopette. Il faut donc parfois insister : "T'as une petite fiancée ?", "T'as déjà vu le loup ?", "Y'a qu'un moyen de faire disparaitre ces boutons d'acné...". Ça ne contribuera pas à sa formation, mais ça vous occupera quand l'ambiance virile des chantiers vous pèsera trop.
Alors le bleu d'autres expériences traumatisantes de chantier à confier ?