On sait que le système judiciaire américain est un peu dingue. On le sait. On sait que les Américains raffolent des grands procès médiatiques. Et ils ne se privent pas de se faire plaisir à grand renfort d’affaires judiciaires fofolles mettant en scène tantôt la déchéance de puissants, tantôt des dingues qui font du grand n’importe quoi. It’s a free country, après tout.
L'affaire O.J. Simpson
O.J. Simpson, star du football américain, est marié à Nicole. Nicole est retrouvée poignardée avec un autre mec, Ron Goldman, à l’extérieur de son domicile. Le mari, O.J. Simpson, est aux abonnés absents. Il doit se rendre à la police mais s’y refuse et est poursuivi par les autorités dans tout Los Angeles, sous l’œil attentif de toutes les télévisions américaines. Chopé puis accusé du double meurtre, O.J. Simpson est jugé en octobre 1995 et plaide non coupable. Le procès est suivi par toutes les télés du monde, et le jury décide d’établir un verdict de non culpabilité. Deux ans plus tard, au civil, O.J. Simpson est reconnu coupable de la mort des deux amants et condamné à payer plus de 30 millions de dollars de dommages et intérêts.
En 2007, O.J. Simpson sera attrapé après un vol à main armée réalisé dans un casino de Las Vegas. Condamné à 33 ans de prison, il sera libéré au bout de 9 par anticipation en octobre 2017.
Robert Lee Brock s'est attaqué lui-même au pénal pour faire requalifier son crime
Robert Lee Brock, un prisonnier de l’état de Virginie, avait tué un mec. Sauf qu’il ne supportait pas la prison et voulait y échapper en étant transféré dans un institut médical. Il a donc décidé de s’attaquer lui-même en s’accusant d’avoir trop bu le jour où il a commis son crime. Il s’est auto-réclamé 50 millions de dollars.
Bon, le système judiciaire américain est zarbi, mais pas non plus zarbi à ce point. Robert Lee Brock a été débouté et est malheureusement resté en prison.
Un type doit payer 50.000 dollars à son ex pour fausse promesse de mariage
Ouais, le système judiciaire américain est quand même bizarre. En 2001, Melissa Cooper a attaqué son ex, Christopher Kelley, qui l’avait larguée comme une vieille chaussette. Melissa Cooper avait reçu une bague un peu chère de Kelley en 2004 et prit ça pour une marque de demande en mariage. Melissa Cooper a donc considéré qu’elle avait été arnaquée, et le tribunal lui a donné raison. Kelley a dû lui payer 50.000 dollars pour rupture d’engagement.
Ça donne des idées.
Un type attaque Michael Jordan et le patron de Nike parce qu'il ressemble à Jordan
En 2006, Allen Heckard, un habitant de Portland, en a eu ras le bol de s’entendre répéter toutes les 10 minutes qu’il ressemblait à Michael Jordan. Ok, il lui ressemblait pas mal, portait une boucle d’oreille comme le basketteur, mais bon il était de 8 ans son aîné et était beaucoup plus petit que Jordan. Qui dit ras le bol dit aux grands maux les grands remèdes, et voilà Heckard qui attaque Nike et Michael Jordan en réclamant 832 millions de dollars. Quand on lui a demandé d’expliquer ce montant, il s’est trouvé bien en peine… Et a fini par retirer sa plainte.
L'affaire Rodney King
Jeune afro-américain tabassé par des flics en 1991, Rodney King est devenu un symbole des discriminations raciales aux États-Unis après l’acquittement des policiers responsables de son passage à tabac. L’intervention musclée de la police avait été filmée par une caméra amateur et diffusée partout à la télévision. Rodney King avait effectivement fui la police qui l’avait contrôlé au volant en état d’alcoolémie, mais rien qui justifie d’avoir recours à une telle violence : King a été frappé une cinquantaine de fois avec des bâtons et des coups de pied, y compris à la tête.
Le procès des policiers, diffusé à la télévision, a fait couler beaucoup d’encre. Le verdict de non-culpabilité a immédiatement déclenché des émeutes dans tout Los Angeles. Les émeutes dureront 6 jours et feront une cinquantaine de victimes.
En 1993, les policiers seront rejugés par un tribunal fédéral et deux d’entre eux condamnés à 30 mois de prison.
L'affaire Phil Spector
Ancien producteur des Beatles, personnalité plus influente tu meurs de l’histoire de la musique, Phil Spector dérape (c’est le moins qu’on puisse dire) en février 2003 quand il abat la jeune comédienne Lana Clarkson. Arrêté, Spector fait l’objet d’un procès ultra-médiatique. Dans le genre pas très malin pour cacher un meurtre, il a déclaré à son chauffeur qu’il avait tué quelqu’un le soir du meurtre. Mais Spector s’en sort libre, grâce au concours de l’avocat Robert Shapiro qui s’était aussi occupé… d’O.J. Simpson. Rejugé en 2008 pour homicide involontaire, il est condamné à 15 ans de prison. Depuis, Spector est en zonzon.
Le cas Ted Bundy
L'affaire DSK
L’histoire est connue, mais elle est quand même absolument dingue. Patron du FMI, vainqueur pré-déclaré de la future présidentielle française, Dominique Strauss-Kahn est arrêté le 14 mai 2011 alors qu’il s’apprête à prendre l’avion, accusé de viol par Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel où l’ancien ministre de l’économie séjournait. Réponse de l’intéressé : « What is this about ? » Ça fait un peu rire. Outre les commentaires plus ou moins nauséabonds qu’on entendra des deux côtés de l’Atlantique, il faut voir un peu la folie de la procédure pénale qui n’aboutira pas sur un procès, les charges étant abandonnées en décembre 2012 après une transaction à l’amiable. DSK sera ensuite accusé de viol par Tristane Banon, mais les faits étaient prescrits, puis sera pris dans la tourmente de l’affaire du Carlton de Lille.
Michael Jackson et les abus sexuels supposés
Déjà inquiété en 1993 après que le petit Jordan Chandler l’a accusé d’abus sexuels, Jackson s’en était tiré en versant des millions de dollars pour obtenir le retrait de la procédure. En 2005, c’est un autre enfant de son entourage, devenu adulte, Gavin Arvizo, qui accuse le chanteur d’abus sexuels. Le procès se déroule à huis clos mais fait tout de même grand bruit. Mais Arvizo peine à convaincre le jury et la personnalité de sa mère, qui semble en avoir pas mal après le fric du roi de la pop, ne l’aide pas. Au final, le jury abandonnera les charges faute de preuves suffisantes.
Les arnaques de Martha Stewart
Imaginons un peu un genre de Valérie Damidot qui ferait du délit d’initié à plusieurs centaines de milliers de dollars. C’est ce qui caractérise le cas de Martha Stewart, coupable d’avoir revendu en 2001 pour plus de 200.000 dollars d’actions d’une compagnie de biotechnologie, laquelle annonçait le lendemain sa faillite. Arrêtée, Martha Stewart, très populaire aux États-Unis, fait l’objet d’un procès ultra-médiatique qui aboutit après mea culpa, larmes et tout le toutim, à une condamnation à 5 mois de prison. Les Américains aiment bien les drames. Sa condamnation très raisonnable permet à sa société de rebondir fortement à la bourse de New York et Stewart met en scène son séjour en prison. Puis, elle reprend ses activités à la télé, ni vue ni connue (enfin très vue et très connue).
Justice, c’est pas qu’un groupe d’électro.
Sources : The Daily Beast, Vanity Fair, Ivy Engeneering