Une bien belle affaire que cet arbitrage qui a permis à Bernard Tapie de récupérer plus de 400 millions d'euros sur une opération financière réalisée il y a plus de 20 ans. Changement de majorité, et changement d'attitude sur une procédure judiciaire expéditive et manifestement efficace. Tapie sort un bouquin pour donner sa version des faits, mais parfois les mots sont de trop. Petit rappel des faits en images pour bien tout comprendre :
- Quand je suis le roi du pétrole en 1990 et que j'achète Adidas, une sacrée belle affaire
- Quand en 1992, je suis contraint de vendre Adidas, parce que selon Mitterrand, il y aurait "conflit d'intérêt" (n'importe quoi...)
- Quand Le Crédit Lyonnais m'assure que mon affaire vaut dans les 472 millions d'euros
- Quand on m'explique que le seul moyen de vendre mes titres, c'est de me mettre en faillite
- Quand je découvre que le Crédit Lyonnais a fait une plus-value de 396 millions d'euros à l'issue de cette vente
- Quand je passe 12 ans à envoyer des dossiers à la Justice
- Quand je décide de soutenir Nicolas Sarkozy à la Présidentielles, ce qui n'a rien à voir avec cette affaire
- Quand en 2007, on décide de faire appel à des arbitres pour en finir avec cette affaire, maintenant que Nicolas Sarkozy est président (même si ça n'a rien à voir)
- Quand l’État est condamné à me verser 403 millions d'euros, dont 45 millions de "préjudice moral" parce que j'étais triste
- Quand certains députés commencent à se dire que 45 millions, ça fait cher le préjudice moral quand même
- Quand le Crédit Lyonnais, devenu privé, refuse de payer sa part, jugeant que ce n'est pas son problème
- Quand le Conseil d'Etat trouve que tout ça m'a l'air tout à fait légal
- Quand les enquêteurs découvrent une lettre me félicitant pour le résultat de l'arbitrage un an avant qu'il n'ait lieu
- Quand, comme un con, je fais une dédicace à l'un des arbitres, à priori irréprochable, en écrivant "Votre soutien a changé le cours de mon destin"
- Quand j'explique que dans cette dédicace, je parlais de tout autre chose
- Quand Christine Lagarde est entendue à titre de "témoin assisté", ce qui ne sent jamais bon
- Quand les perquisitions commencent à se multiplier
- Quand Stéphane Richard, le PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde est mis en garde à vue, et que ça commence à se rapprocher
- Quand j'explique à la presse que j'en ai "rien à foutre" d'être mis en garde à vue
- Quand ils vont se rendre compte que j'ai déjà dépensé presque tout le fric. C'est con.
Et vous, vous suivez le feuilleton de l'été (depuis 20 ans) ?