Avant, ils avaient une carrière florissante, des prix d’interprétation divers, une filmographie riche et diversifiée ; et puis un jour, ils ont décidé de se monoroliser, de devenir les hommes d’un seul rôle dans une variation autour d’un seul film. Bref, de tourner en rond. Parfois, ça leur réussit, hein, c’est pas mal, mais pas très surprenant ; parfois, ça devient pénible et ça vire au gâchis.
Liam Neeson
Depuis 10 ans, il cherche sa fille dans Taken. Ou approchant. Bref, il est seul, n’a rien demandé à personne et est obligé de se transformer en gros badass tout en téléphonant pour se sortir du pétrin, lui qui, jusqu’alors, n’était qu’un aimable conseiller en assurances. La tristesse pour Schindler.
Robert de Niro
Un jour, au milieu des années 2000, Robert s’est dit que c’était fini pour lui les films bien et que, dorénavant, il jouerait les papis qui ont l’air gentils mais qui en fait sont d’anciens gangsters qui font peur pendant le reste de sa vie. Avec un seul et unique costume : le survêtement de sport.
Christopher Waltz
Le malheur de Christopher Waltz, c’est Inglorious Basterds. Depuis lors, il traîne sa diction traînante et faussement enjouée pour cabotiner comme personne en jouant les mecs calmes qui tuent des gens en enchaînant les vannes et en déconcertant les gens autour de lui. Il ne fait QUE ça. QUE ça. Tout le temps. Même dans Downsizing. Même dans Django. Même dans Carnage.
François Cluzet
Après une première carrière à peu près normale et variée chez Chabrol et bien d’autre, carrière trouvant son point d’orgue dans 4 étoiles où il joue un débile absolu, Cluzet a décidé de devenir un mec bougon, stressé, ancien alcoolique et colérique dans TOUS ses films, depuis Les petits mouchoirs jusqu’à A l’origine et même dans La mécanique de l’ombre. Vas-y Franky, c’est bon.
Johnny Depp
Pirate des Caraïbes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 2694… Ca va le mascara à la fin. Et les mouvements de mains ridicules. Et le lissage de peau Photoshop. Tristoune, Johnny.
Joaquin Phoenix
Cela fait maintenant 10 ans et son rôle dans Two Lovers que Joachim Phoenix joue le mec asocial et/ou intello, soumis à des événements qui le dépassent et dont il ne laisse rien transparaître en se réfugiant dans son mutisme. Que ce soit dans son dernier film, Beautiful day, chez Woody Allen, chez Paul Thomas Anderson dans The Master et Inherent vice et même dans Her.
Karine Viard
Un jour, Karine Viard a décidé de venir mademoiselle cul du cinéma français. Dès lors, elle n’a fait que jouer des rôles de nymphos magnifiques qui amuse tout le monde par son propos cru. Elle le fait très bien, d’ailleurs, hein, moi j’adore Karine Viard, non vraiment, mais entre les films des Larrieu et la Famille Bélier, faut arrêter.
Christian Clavier
A quel moment Clavier s’est-il dit que, désormais, il ne jouerait plus que des rôles de conservateurs un peu cons amenés à changer leur point de vue au contact de l’altérité après avoir dit pendant tout le film tout haut ce que tout le monde pense secrètement tout bas et vas-y que je te donne un coup de coude et un grand coup de pied dans la fourmilière et qu’on envoie valdinguer la bien-pensance, hein ? Il existe même un générateur de film avec lui.
Vincent Lindon
Un beau jour, Vincent Lindon s’est réveillé et il était RÉ-VOL-TÉ. RÉ-VOL-TÉ. Du coup, il s’est dit : « A partir de maintenant, je ne jouerai plus QUE dans des films conscients socialement où je prendrai partie en faveur des opprimés. Allez c’est bon, c’est parti. » Et hop : Welcome, Quelques heures de printemps, Mea Culpa, La loi du marché…
Tom Hanks
Ok si je te dis : mec normal en prise avec l’histoire, la grande, avec un H majuscule, qui n’a rien demandé à personne et se retrouve, au nom de valeurs qui sont siennes à devoir se battre contre la calomnie et la vindicte populaire en restant droit dans ses bottes et sans rien céder, tout en faisant preuve autour de lui de bonté et d’humanité, à aller à l’encontre de la volonté des autres et doit se battre pour faire reconnaître ce qu’il est, tu me dis… ?
Tom Hanks, bien vu.
Les ouvriers spécialisés du cinéma.