Notre hymne national divise plus qu'il rassemble, engendre la polémique davantage que la fierté et à part quelques début de matchs ou quelques remises de médailles, on n'a peine à entonner sans complexe la Marseillaise. Pire, la plupart des reprises de l'hymne national sont souvent perçues comme de la provocation, ou de la maladresse de la part d'un ressortissant étranger, peu familier avec notre rapport compliqué à cette chanson guerrière. Avant d'emmerder les footballeurs pour qu'ils la chantent, peut-être qu'on devrait se la réapproprier, à la manière qui nous plait.
- Django Reinhart - Echoes of France
Django Reinhart incarne à lui seul une certaine idée de la fierté qu'on peut avoir à être français. Même lorsqu'on ne peut pas encadrer le jazz manouche, on doit bien reconnaître que le bougre a grandement contribué à façonner le charme de notre beau pays, et montre ici qu'on peut écouter un hymne guerrier en terrasse, un verre de vin à la main, au bord de la Seine.
- Charlélie Couture - Ma Marseillaise à moi
La Marseillaise? Quelle Marseillaise? Charlélie en connait une, de Marseillaise, qui se réveille de bonne humeur et qui chante en arrosant ses fleurs.
- Serge Gainsbourg - Aux Armes et Caetera
On s'en souvient comme d'un acte provocateur, on repense aux insultes des paras outrés qu'on "revisite" leur hymne, mais on oublie que gainsbourg a acheté le le manuscrit original signé Rouget de Lisle et qu'il en a profité pour introduire le reggae dans l'Hexagone. Deux preuves que le grand Serge aimait la France (bon... au moins une en tout cas).
- Albert Ayler - Spirits Rejoice
Les Américains ne respectent rien, et surtout pas le saxophoniste Albert Ayler, jugé par ses pairs comme un bourrin sabotant tout ce que la musique peut faire de plus doux. Albert s’empare d'un thème simple, le tord, le déglingue, en tire ce qu'il y a de plus enragé et recrache les os. Presque aussi exténuant à écouter qu'à interpréter.
- Oberkampf - La Marseillaise
On est en 1983 à la station Oberkampf, c'est Philippe Manoeuvre qui filme pour Les Enfants du Rock, et l'ambiance est bon enfant. Le groupe punk entonne sa version de La Marseillaise sans qu'on soit bien sûr de la finalité de cette démarche. Tout ce qu'on retient, c'est que ce clip n'a pas du servir à l'Office du Tourisme de Paris pour promouvoir son image à l'étranger.
- Graeme Allwright - La Nouvelle Marseillaise
C'est un expatrié néo-zélandais, français de coeur, qui a introduit le folk américain dans l'hexagone. Entre deux adaptations de Leonard Cohen, ce père spirituel de Hugues Auffray nous livre sa version pacifiste de La Marseille avec une naïveté très sympathique.
- Catherine Ribeiro - La Marseillaise
Après des débuts en pleine période "yéyé", Catherine mise sur le patrimoine français, qu'elle ne lâchera plus. Piaf, Ferré, Brel, la chanteuse est sur tous les fronts, et c'est sans surprise qu'elle s'essaie à une version "moderne" (mais déjà salement datée) de la Marseillaise, pour aller au bout de l'idée.
- Jean-Marie Juan - La Marseillaise
Jean-Marie Juan n'est pas l'acteur français le plus en vue, malgré quelques gros films à son tableau de chasse (Le Schpountz de Gérard Oury ou Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier), et se contente en général de quelques apparition dans Louis la Brocante ou Les Cordier Juge et Flic. Mais ce qu'il lui faut, c'est un rôle de pianiste. Ajoutez quelques accords mineurs, mélangez, et on est bien.
- Casablanca (1942)
Il faut bien le reconnaître, les Américains nous donnent parfois la leçon. Et c'est donc dans un film américain qu'on voit comment fermer leur mouille à des soldats Allemands entonnant Die Wacht am Rhein, en chantant à tue-tête la Marseillaise, alors que le pays est occupé. Si vous n'avez jamais été ému par une Marseillaise, c'est le moment.