Il y a des gens qui se lèvent parfois face à l’injustice pour dénoncer des actes et des situations scandaleuses. Au sein de ces personnes on trouve des célébrités qui ont refusé la ségrégation raciale à des moments de l’histoire où ce n’était pas forcément simple. On vous propose alors d’en voir quelques exemples, des histoires qu’on ne connaissait pas forcément mais qui font du bien à entendre même si malheureusement le combat contre le racisme est loin d’être terminé.
Les Beatles qui ont refusé de jouer devant un public séparé
En 1964, les Beatles devaient se produire en Floride au Gator Bowl, du moins c’était le cas jusqu’à ce qu’ils apprennent que les organisateurs voulaient séparer la foule pour que les personnes noires et blanches ne soient pas mélangées. Cinq jour avant la date du concert, les quatre membres du célèbre groupe avaient alors annoncé qu’ils ne se produiraient pas si la foule n’était pas mélangée et que les gens, quels qu’ils soient, puissent s’assoir où ils le désiraient. Devant les pressions du public, les organisateurs avaient alors été obligés d’accepter la requête et le concert eut bien lieu.
Franck Sinatra qui a menacé de ne plus jouer à Las Vegas
Le célèbre chanteur se produisait souvent au cours des années 50 dans de luxueux hôtels de Las Vegas. À l’époque, les musiciens noirs étaient interdits de séjourner dans beaucoup d’établissements et devaient dormir dans des hôtels pour noirs, ce que refusait d’entendre Sinatra. Il avait alors menacé de ne plus se produire dans la ville si on ne laissait pas les artistes noirs dormir là où ils se produisaient, participant ainsi grandement à la déségrégation dans cette ville importante.
Clark Gable sur le tournage de "Autant en emporte le vent"
Le célèbre film de 1939 ne fait pas seulement office de référence cinématographique mais aussi de symbole des droits de l’homme. Un jeune acteur noir du nom de Lennie Bluett avait réalisé que des toilettes pour personnes de couleur avaient été installées sur le tournage du film. Essayant de faire entendre son indignation il était allé trouver Clark Gable dans sa loge afin d’avoir son appui pour faire changer les choses.
L’acteur avait alors été profondément choqué et avait téléphoné immédiatement à la production pour demander à ce qu’on cesse ces agissements ségrégationnistes sans quoi il quitterait le tournage. Bluett et Gable ont alors eu gain de cause et leur effort commun a porté ses fruits.
Albert Einstein et la dénonciation du racisme américain
Après avoir de nombreuses fois dénoncé l’antisémitisme, Einstein avait en 1946 pointé du doigt la ségrégation et le racisme aux États-Unis. En s’engageant dans plusieurs oeuvres et associations, il avait déclaré : « la séparation entre les personnes noires et blanches aux États-Unis est une maladie du peuple blanc. […] Je ne compte pas rester silencieux là-dessus. »
Plus tard il avait directement fait référence aux pères fondateurs du pays pour pointer du doigt la situation en déclarant : « la manière dont on enlève les droits civiques aux personnes de couleur est une immense claque dans le visage de la constitution de ce pays. » Pas apeuré de dénoncer et surtout conscient de ce que ce genre d’idées racistes pouvaient amener, le scientifique ne gardait pas sa langue dans sa poche.
Bob Dylan et Joan Baez à la marche de Washington (1963)
Le 28 aout 1963, la première marche de Washington avait lieu, devenue une date symbolique avec le discours de Martin Luther King « I had a dream ». Lors de cette journée de marche pacifique, plusieurs personnalités étaient présentes, que ce soit au sein de la foule ou en tant qu’intervenants.
On trouve dans cette liste des musiciens qui venaient jouer leurs morceaux et parmi eux Bob Dylan et Joan Baez, encore âgés de 22 ans tous les deux. Une manière de représenter une jeunesse qui s’émancipait des idées réactionnaires de la génération précédente et l’occasion pour Dylan de chanter en avant première son morceau « The Times They Are A-Changin » lourd de sens et à Baez d’entonner « Oh Freedom » tout aussi symbolique. Allez, on vous repasse les plus belles citations de Bob Dylan, parce que c’est quand même la classe.
Betty White et son émission de télé
Betty White est une actrice et célébrité de télévision américaine qui présentait sa propre émission sobrement intitulée « Betty White Show » dans les années 50. En pleine période de lutte pour les droits civiques, elle avait fait venir un danseur de claquette afro-américain du nom d’Arthur Duncan en étant pleinement consciente que cela pourrait faire déprogrammer son émission.
Après avoir reçu de nombreuses critiques et menaces de boycotts, White avait alors réagit de la meilleure des manières en invitant à nouveau le danseur et en lui donnant encore plus de temps d’antenne, répondant à ses détracteurs « Je suis désolé mais vous allez devoir vivre avec ». La même année, en 1954, l’émission fut finalement déprogrammée, ce que la présentatrice n’a jamais regretté au vu de la raison.
Benny Goodman, le jazzman
Considéré encore aujourd’hui comme l’un des plus grands joueurs de clarinette du monde du Jazz, Goodman qui porte bien son nom était aussi un fervent défenseur des droits civiques. Alors que dans les années 30 les musiciens noirs n’étaient pas autorisés à jouer avec les blancs, Goodman commence à jouer avec plusieurs d’entre eux sur différentes scènes, risquant une arrestation ou une peine de prison. La popularité de Goodman a aidé à faire accepter dans certaines parties du pays les formations de groupes où le talent primait sur la couleur de la peau et reste aujourd’hui un évènement important de la longue lutte contre la ségrégation.
L'équipe de football de l'université du Colorado de 1957
En 1957, l’équipe universitaire du Colorado devait se déplacer pour affronter celle de Miami. L’équipe du sud (Miami) avait déjà commencé à boycotter le match car celle du Colorado comptait deux joueurs noirs dans son effectif, mais finalement il fut accepté que la rencontre prenne place. Cependant en arrivant à leur hôtel, les joueurs du Colorado avaient décidé que si les deux joueurs noirs n’étaient pas logés dans le même établissement qu’eux alors ils iraient tous séjourner dans un hôtel réservé à la population noire. Un acte important qui avait évidemment beaucoup dérangé dans les états du sud.
Helen Hayes, l'actrice de théâtre
En 1947, de nombreux théâtres américains étaient encore réservés aux blancs ou aux noirs, ce que dénonçaient de nombreux artistes qui voulaient jouer devant tous les publics. Le théâtre national de Washington faisait partie de cette liste d’établissements qui ne voulaient pas mélanger ses spectateurs et l’actrice Helen Hayes qui était également vice-présidente de l’association d’équité des acteurs avait alors tout simplement décidé de ne plus se produire dans ce théâtre mais de déplacer les représentations dans un établissement plus tolérant.
Ray Charles qui a refusé de jouer en Géorgie
Le célèbre musicien avait décidé en 1961 de ne pas se produire pour un concert en Géorgie après avoir appris que le public serait séparé. Il avait alors été poursuivi pour ne pas avoir honoré son contrat mais son acte avait eu des retentissements importants. En 1979, l’état de Géorgie avait présenté ses excuses à l’artiste et sa célèbre chanson « Georgia on my mind » était devenue l’hymne officielle du territoire, une belle revanche.
Sources : Smithsonian, Ranker, Town And Country.