BAM, hier Wejdene a encore frappé avec un nouveau clip : Coco. La chanson ressemble totalement à son premier single Anissa, c’est la même histoire, la même mélodie, le même flow, mais tout le monde l’écoute quand même et ça fait plus de 3 millions de vues en moins de 24h. Forcément, on ne pouvait pas passer à côté d’une petite analyse de texte pour vous montrer la puissance des paroles de Wejdene. Attention, vous allez en prendre plein les cerveaux.
Une confrontation avec la réalité
Ça y est, il est temps pour Wejdene de confronter son coco. Après un subtil « J’ai remarqué que t’étais chelou » pour lui notifier son étonnement vis-à-vis de son comportement récent, la chanteuse décide de mettre Coco face à la réalité en l’interrogeant sur son emploi du temps : « t’étais où depuis tout à l’heure ? ». Le jeune homme, qui n’a pas droit de réponse dans cette chanson, se voit immédiatement asséné d’une interdiction (« Me fais pas les yeux doux ») suivie d’une nouvelle question sur la relation qu’il entretient avec Wejdene : « j’suis ta meuf ou ta sœur ? » A lui de clarifier ses sentiments envers la jeune femme. Est-elle son amante ou son amie ?
Le piège se referme sur Coco
Jusqu’ici, le sus-nommé coco pouvait encore entrevoir une porte de sortie, prétexter un malentendu ou expliquer à Wejdene qu’elle se méprenait sur ses sentiments, mais la chanteuse le renvoie immédiatement face à ses responsabilités : « Tu peux pas me quitter, j’suis désolée Coco. » Cette phrase est ambivalente, puisque Wejdene n’accepte pas qu’on lui préfère une autre et qu’on la délaisse, mais elle désire en même temps mettre fin à cette relation. C’est elle qui possède le pouvoir de terminer les choses. Mais pourquoi en finir alors qu’elle se posait des questions sur les agissements de Coco ? C’est l’heure de la révélation ; Wejdene sait tout : « Et la meuf que tu fréquentes, figure-toi que j’la co’-co' ». Elle a eu vent du batifolage de celui qu’elle considérait comme son amant, et elle connaît sa rivale.
Le plus grand des mépris : l'ignorance
Passons au refrain. Après avoir réaffirmé sa position de force (« Tu veux me quitter ? C’est mort »), Wejdene rejette celui dont elle s’était éprise. « J’veux plus d’tes efforts », lui annonce-t-elle, nous faisant comprendre que le jeune homme a tenté de la reconquérir après avoir été pris sur le fait. Il se voit ainsi signaler : « D’ailleurs j’te réponds plus », affirmation paradoxale puisque la chanteuse a écrit tout une chanson pour le lui dire. Enfin, pour clore cette conversation à sens unique, elle lui adresse un péremptoire : « Sur Insta t’es en vu », qui vient confirmer l’absence de réponse. Durant tout ce refrain, le terme « coco » résonne, comme pour donner corps à cet homme qui monopolise les pensées et conversations de notre petite princesse du R’n’B. Malgré sa volonté de l’oublier, il est là, toujours présent.
La rivale, et la colère
Wejdene se concentre maintenant sur celle qui lui vole son homme. « C’est une meuf d’Insta, on fleek des dégâts » : ici, Wejdene ironise sur la superficialité de la rivale et sa propension à créer du drama ou à détruire la vie d’autrui. La chanteuse enchaîne : « Elle aime MBK, elle connaît tous les gars », dressant ainsi le portrait d’une fille attirée par l’univers masculin, à travers l’image du scooter ; une fille trop proche des hommes, une fille aux mœurs légères. La feinte indifférence de la chanteuse dans le refrain laisse alors rapidement place à la colère : « Tu vas tomber dans l’panneau, pour la taper, j’dis pas « non ». Elle f’ra moins la maline, sa grosse tête sur mes talons » Le recours à la violence est envisagé pour se venger de cette vile voleuse. En effet, Wejdene est prête à en découdre et ne doute pas de sa supériorité sur sa rivale dont elle exagère les attributs (« sa grosse tête ») pour la tourner en ridicule.
La stabilité contre la superficialité
C’est alors une opposition de style que nous propose Wejdene : « J’t’aurai prévenu, avec elle, t’iras pas loin. Gâcher notre relation, tout ça pour une tchoin, coco. » La chanteuse représente ici la raison, celle qui prévient, ainsi que la stabilité, à travers le terme de « relation » qui illustre l’authenticité et la profondeur de leur union. A elle-même, elle oppose l’instabilité que représente sa rivale : un chemin trop court, une idylle limitée dans le temps. Wejdene dépeint cette autre fille comme une prostituée, une briseuse de ménage qui a su détruire leur relation malgré ses avertissements. L’on sent ici une forme de lassitude, un abandon qui vient prendre la place de la frustration et de la colère.
Le rejet
Pour Wejdene, c’est entendu, l’histoire est terminée, et elle n’hésite pas à le rappeler à deux reprises : « Aujourd’hui, tu reviens doucement, c’est mort. T’as parlé à toutes mes copines, mais bon, c’est mort ». Notre coco, malgré ses tentatives de retour, se voit adresser une fin de non recevoir.
La vie continue
Surprise : nous apprenons au détour d’une phrase que Wejdene a retrouvé l’amour depuis longtemps : « Maintenant j’ai mon gars, 2 ans qu’on est là. Il connaît mama, j’ai même la bague au doigt. » Son nouvel amour lui correspond bien mieux que coco puisqu’il illustre lui aussi la stabilité, les deux ans de relations en témoignent. Ils sont doublement liés, par les proches (« la mama »), et par l’engagement (« la bague au doigt »). Autant de liens que notre coco n’aura jamais su créer avec elle.
L'arroseur arrosé
Les prévisions de Wejdene se sont avérées exactes ; alors qu’elle est engagée dans une relation stable, son coco n’est plus avec la fille aux mœurs légères pour qui il l’avait délaissée : « T’es tombé dans l’petit trou, aujourd’hui, dis-moi elle est où ? » La chanteuse insiste sur sa chute et sur la pauvreté de sa situation actuelle. Le trou est « petit », minuscule, presque minable, et sa belle est partie dans une destination inconnue. Wejdene se lance alors dans des suppositions peu flatteuses quant à cette destination : « Peut-être en boîte de nuit, dans le Sud ou à Salou », autant d’endroits où nous sommes susceptibles de rencontrer des filles vulgaires, dénuées de principes.
Conclusion : une plaie pas tout à fait refermée
Si le texte témoigne d’une volonté de la part de Wejdene d’affirmer sa supériorité sur celui qu’elle aime à appeler, pour le ridiculiser, « coco », il n’en reste pas moins un sentiment troublant de blessure non guérie. La dernière partie des paroles, censée témoigner de son détachement ainsi que de sa réussite, est entachée par l’omniprésence de coco dans la chanson. Le jeune homme est toujours présent, la colère aussi.
Conclusion 2 : franchement...
… c’est un peu nul mais maintenant je l’ai en tête et j’aime bien.
On peut aussi faire un parallèle avec la coke, mais c’est beaucoup trop tiré par les cheveux.
Maintenant on va voter pour la meilleure chanteuse RnB des années 2000, en espérant que Wejdene soit un jour dans le classement des années 2020.